
Le métier d’acteur a toujours fasciné. En incarnant des personnages sur les planches ou devant les caméras, les acteurs vivent des vies qui ne sont pas les leurs, font rêver, rire ou pleurer le public. Même si l’image du métier véhiculée est souvent idéalisée, la réalité est plus nuancée : c’est un secteur difficile, concurrentiel, précaire. Pour réussir, il faut cumuler talent, technique, persévérance… et chance. Si vous vous sentez une âme d’artiste, ce guide est fait pour vous. Nous allons tout passer en revue : les qualités requises, les formations possibles, les étapes pour percer, le quotidien du métier, etc. Prêt(e) à entrer dans la peau d’un(e) autre ? C’est parti !

Avant de se lancer tête baissée, il est important de savoir si l’on possède les qualités nécessaires pour exercer ce métier passionnant mais exigeant. Voici les compétences indispensables à cultiver.

L’adage veut que les acteurs soient avant tout des autodidactes qui apprennent « sur le tas », ce qui est vrai… dans une certaine mesure. Certes, le talent s’acquiert en grande partie sur scène et devant la caméra. Mais pour maximiser ses chances, mieux vaut bénéficier d’une solide formation initiale. Plusieurs filières s’offrent à vous.
Ces établissements publics dispensent un enseignement de très haut niveau sanctionné par des diplômes nationaux. Ils sont cependant peu nombreux et très sélectifs à l’entrée (concours d’entrée exigeant).
De plus en plus plébiscitées, ces écoles payantes proposent des cursus intensifs de 2 à 3 ans. Réputées pour certains courants (Strasberg, Stanislavski), elles sont encore une fois très exigeantes lors de la sélection des candidats.

Pour ceux qui veulent tester leur vocation ou approfondir certains aspects techniques, les stages courts et ateliers réguliers sont une bonne porte d’entrée. Dispensés dans des structures privées, ils permettent d’acquérir des bases à moindre coût (compter une centaine d’euros par stage).
Rarement conseillée pour les débutants complets, cette voie « buissonnière » a l’avantage de ne demander aucun investissement financier… mais un investissement personnel total. Pour s’en sortir : apprendre en autonomie via des ouvrages, tutoriels vidéos, observer les pairs, se confronter directement au public dès que possible (troupes amateurs…) et passer un maximum d’auditions.
La formation en poche, pas le temps de chômer : c’est maintenant que tout commence. Armé d’une solide technique et d’une détermination sans faille, le jeune acteur devra franchir avec succès les différentes étapes suivantes.
C’est LA condition sine qua non pour obtenir le précieux sésame : le premier contrat. Enchaîner les auditions permet également d’acquérir de l’expérience et d’étoffer son carnet de contacts, qui seront précieux par la suite. Où trouver ces fameux castings ? Sur des plateformes en ligne, via les réseaux sociaux, dans la presse spécialisée, par le bouche-à-oreille…

Surtout au début, inutile de faire la fine bouche : il faut accumuler un maximum d’heures de tournage, peu importe la taille du rôle. Jouer les figurants, silhouettes de passage ou personnages secondaires permet de se roder, d’observer les acteurs confirmés et de se faire connaître des réalisateurs.
Pour arrondir ses fins de mois, décrocher ses premières expériences rémunérées ou simplement demeurer actif en période creuse, l’acteur débutant peut : donner des cours de théâtre, animer des ateliers, participer à des résidences artistiques, faire de la figuration…
Rien n’est jamais acquis, surtout dans le milieu artistique. Même pour les acteurs reconnus et solidement installés, la « traversée du désert » reste une menace bien réelle. Explications.
Très majoritairement, les comédiens relèvent du régime spécial des intermittents du spectacle. Concrètement : ils alternent périodes d’emploi via des contrats à durée déterminée (CDD) et périodes de chômage, durant lesquelles ils peuvent prétendre à des allocations spécifiques. Pour cela, ils doivent justifier d’au moins 507 heures de travail sur 12 mois. Un seuil difficile à atteindre pour nombre d’acteurs, ce qui les contraint à exercer un emploi alimentaire en parallèle.

Entre deux projets, il est fréquent pour un acteur de rester plusieurs semaines, voire plusieurs mois sans activité. Les raisons ? Attente après un casting, temps de montage d’un film ou de création d’une pièce, manque d’opportunités momentané… Ce temps « perdu » est l’occasion de peaufiner sa technique, d’apprendre de nouveaux talents, de démarcher de nouveaux employeurs potentiels.
Conséquence de ce parcours en dents de scie, mais aussi d’un secteur structurellement sinistré : le chômage de longue durée guette en permanence. D’après l’INSEE, un comédien sur deux serait au chômage. Certes, la précarité fait partie du métier pour beaucoup d’artistes. Reste qu’elle pèse lourdement sur le moral et la santé des intéressés sur le long terme. D’où l’importance de bien évaluer sa motivation avant de se lancer !
Si une petite partie des acteurs accèdent au statut de « stars » adulées du grand public, la majorité navigue entre petits contrats et fins de mois difficiles. Pourtant, même en l’absence de célébrité, il existe des possibilités d’évolution intéressantes.
Parfaitement logique pour un acteur épris des coulisses du 7e art ! Certains comédiens franchissent le cap en réalisant d’abord des courts-métrages avec des amis techniciens, puis des projets de plus grande envergure une fois leur légitimité acquise. Ce virage permet de rester artistique tout en s’assurant plus de stabilité.
Plutôt que de dépendre du bon vouloir des employeurs, pourquoi ne pas créer sa propre structure ? En montant une troupe de théâtre indépendante ou une boîte de production audiovisuelle, l’acteur s’assure des contrats réguliers tout en conservant une grande liberté créative. C’est également un excellent tremplin pour repérer de nouveaux talents à l’état brut.
Enseigner le théâtre ou le cinéma dans le cadre de stages, d’ateliers ou de cours suivis, c’est l’opportunité de transmettre sa passion à des aspirants acteurs. Cela permet aussi de diversifier ses activités et d’améliorer sa sécurité financière entre deux projets. Les débouchés ne manquent pas : écoles privées, MJC, compagnies amateurs…

Parfois, malgré toute la persévérance du monde, une carrière d’acteur s’essouffle ou ne démarre pas. Plutôt que de s’entêter coûte que coûte, une reconversion s’impose alors. Les compétences développées sont heureusement transférables dans de nombreux domaines : journalisme, événementiel, communication, management culturel…
Avant de vous décider définitivement, voici un florilège des aspects les plus enthousiasmants de ce métier… et des écueils à anticiper !