Comment devenir acteur : les étapes pour percer
Le métier d’acteur a toujours fasciné. En incarnant des personnages sur les planches ou devant les caméras, les acteurs vivent des vies qui ne sont pas les leurs, font rêver, rire ou pleurer le public. Même si l’image du métier véhiculée est souvent idéalisée, la réalité est plus nuancée : c’est un secteur difficile, concurrentiel, précaire. Pour réussir, il faut cumuler talent, technique, persévérance… et chance. Si vous vous sentez une âme d’artiste, ce guide est fait pour vous. Nous allons tout passer en revue : les qualités requises, les formations possibles, les étapes pour percer, le quotidien du métier, etc. Prêt(e) à entrer dans la peau d’un(e) autre ? C’est parti !
Le profil type de l’acteur
Avant de se lancer tête baissée, il est important de savoir si l’on possède les qualités nécessaires pour exercer ce métier passionnant mais exigeant. Voici les compétences indispensables à cultiver.
Des aptitudes artistiques à développer
- Des capacités d’apprentissage rapide : les dialogues et les chorégraphies doivent être maîtrisés avant le début du tournage ou des répétitions.
- Une bonne mémoire : retenir textes et enchaînements sur la durée demande une grande capacité de concentration.
- Une maîtrise de son corps et de sa voix : l’acteur est son principal outil de travail et doit apprendre à les contrôler pour adopter différents personnages et émotions.
- Des talents complémentaires : danse, chant, jouer d’un instrument… ces atouts sont un plus pour décrocher des rôles.
Des soft skills à affûter
- De la persévérance : à l’instar d’autres domaines artistiques, la carrière d’acteur ne se bâtit pas en un jour. Les échecs et désillusions sont nombreux avant de percer. Ne jamais baisser les bras est donc primordial.
- Une bonne résistance au stress : passer des auditions et attendre les retours, travailler avec des délais serrés… le stress est omniprésent, il faut savoir le gérer.
- Une aisance relationnelle : pour développer son réseau, promouvoir ses projets, s’entendre avec des équipes très variées au cours des différents tournages/spectacles.
- De l’adaptabilité : le métier est fait de périodes intenses entrecoupées de longs temps morts, il faut savoir rebondir d’un projet à l’autre.
Et bien sûr, un solide bagage technique
- Des bases solides concernant les différentes techniques de jeu (devant la caméra, au théâtre…) et l’univers du spectacle en général.
- La maîtrise de son corps et de sa voix à travers une large palette d’exercices spécifiques.
- Une connaissance des méthodes d’interprétation de textes, de construction de personnages.
- La capacité à incarner une grande variété de profils, de genres, d’âges, d’émotions.
Quelle formation initiale choisir ?
L’adage veut que les acteurs soient avant tout des autodidactes qui apprennent « sur le tas », ce qui est vrai… dans une certaine mesure. Certes, le talent s’acquiert en grande partie sur scène et devant la caméra. Mais pour maximiser ses chances, mieux vaut bénéficier d’une solide formation initiale. Plusieurs filières s’offrent à vous.
Les conservatoires
Ces établissements publics dispensent un enseignement de très haut niveau sanctionné par des diplômes nationaux. Ils sont cependant peu nombreux et très sélectifs à l’entrée (concours d’entrée exigeant).
Les écoles privées
De plus en plus plébiscitées, ces écoles payantes proposent des cursus intensifs de 2 à 3 ans. Réputées pour certains courants (Strasberg, Stanislavski), elles sont encore une fois très exigeantes lors de la sélection des candidats.
Les stages et ateliers
Pour ceux qui veulent tester leur vocation ou approfondir certains aspects techniques, les stages courts et ateliers réguliers sont une bonne porte d’entrée. Dispensés dans des structures privées, ils permettent d’acquérir des bases à moindre coût (compter une centaine d’euros par stage).
L’autodidaxie
Rarement conseillée pour les débutants complets, cette voie « buissonnière » a l’avantage de ne demander aucun investissement financier… mais un investissement personnel total. Pour s’en sortir : apprendre en autonomie via des ouvrages, tutoriels vidéos, observer les pairs, se confronter directement au public dès que possible (troupes amateurs…) et passer un maximum d’auditions.
Les premières étapes pour percer
La formation en poche, pas le temps de chômer : c’est maintenant que tout commence. Armé d’une solide technique et d’une détermination sans faille, le jeune acteur devra franchir avec succès les différentes étapes suivantes.
Multiplier les castings
C’est LA condition sine qua non pour obtenir le précieux sésame : le premier contrat. Enchaîner les auditions permet également d’acquérir de l’expérience et d’étoffer son carnet de contacts, qui seront précieux par la suite. Où trouver ces fameux castings ? Sur des plateformes en ligne, via les réseaux sociaux, dans la presse spécialisée, par le bouche-à-oreille…
Accepter les petits rôles
Surtout au début, inutile de faire la fine bouche : il faut accumuler un maximum d’heures de tournage, peu importe la taille du rôle. Jouer les figurants, silhouettes de passage ou personnages secondaires permet de se roder, d’observer les acteurs confirmés et de se faire connaître des réalisateurs.
Trouver des opportunités annexes
Pour arrondir ses fins de mois, décrocher ses premières expériences rémunérées ou simplement demeurer actif en période creuse, l’acteur débutant peut : donner des cours de théâtre, animer des ateliers, participer à des résidences artistiques, faire de la figuration…
Une carrière en dents de scie
Rien n’est jamais acquis, surtout dans le milieu artistique. Même pour les acteurs reconnus et solidement installés, la « traversée du désert » reste une menace bien réelle. Explications.
Le statut précaire de l’intermittent du spectacle
Très majoritairement, les comédiens relèvent du régime spécial des intermittents du spectacle. Concrètement : ils alternent périodes d’emploi via des contrats à durée déterminée (CDD) et périodes de chômage, durant lesquelles ils peuvent prétendre à des allocations spécifiques. Pour cela, ils doivent justifier d’au moins 507 heures de travail sur 12 mois. Un seuil difficile à atteindre pour nombre d’acteurs, ce qui les contraint à exercer un emploi alimentaire en parallèle.
Des périodes d’inactivité incompressibles
Entre deux projets, il est fréquent pour un acteur de rester plusieurs semaines, voire plusieurs mois sans activité. Les raisons ? Attente après un casting, temps de montage d’un film ou de création d’une pièce, manque d’opportunités momentané… Ce temps « perdu » est l’occasion de peaufiner sa technique, d’apprendre de nouveaux talents, de démarcher de nouveaux employeurs potentiels.
La menace permanente du chômage
Conséquence de ce parcours en dents de scie, mais aussi d’un secteur structurellement sinistré : le chômage de longue durée guette en permanence. D’après l’INSEE, un comédien sur deux serait au chômage. Certes, la précarité fait partie du métier pour beaucoup d’artistes. Reste qu’elle pèse lourdement sur le moral et la santé des intéressés sur le long terme. D’où l’importance de bien évaluer sa motivation avant de se lancer !
Quelles perspectives d’évolution ?
Si une petite partie des acteurs accèdent au statut de « stars » adulées du grand public, la majorité navigue entre petits contrats et fins de mois difficiles. Pourtant, même en l’absence de célébrité, il existe des possibilités d’évolution intéressantes.
Devenir réalisateur
Parfaitement logique pour un acteur épris des coulisses du 7e art ! Certains comédiens franchissent le cap en réalisant d’abord des courts-métrages avec des amis techniciens, puis des projets de plus grande envergure une fois leur légitimité acquise. Ce virage permet de rester artistique tout en s’assurant plus de stabilité.
Monter sa troupe ou sa société de production
Plutôt que de dépendre du bon vouloir des employeurs, pourquoi ne pas créer sa propre structure ? En montant une troupe de théâtre indépendante ou une boîte de production audiovisuelle, l’acteur s’assure des contrats réguliers tout en conservant une grande liberté créative. C’est également un excellent tremplin pour repérer de nouveaux talents à l’état brut.
Devenir professeur d’art dramatique
Enseigner le théâtre ou le cinéma dans le cadre de stages, d’ateliers ou de cours suivis, c’est l’opportunité de transmettre sa passion à des aspirants acteurs. Cela permet aussi de diversifier ses activités et d’améliorer sa sécurité financière entre deux projets. Les débouchés ne manquent pas : écoles privées, MJC, compagnies amateurs…
Se reconvertir
Parfois, malgré toute la persévérance du monde, une carrière d’acteur s’essouffle ou ne démarre pas. Plutôt que de s’entêter coûte que coûte, une reconversion s’impose alors. Les compétences développées sont heureusement transférables dans de nombreux domaines : journalisme, événementiel, communication, management culturel…
Les joies et difficultés du métier
Avant de vous décider définitivement, voici un florilège des aspects les plus enthousiasmants de ce métier… et des écueils à anticiper !
Les bons côtés du job
- Donner vie à des personnages, des émotions, des univers : c’est le plaisir suprême pour tout véritable passionné !
- Explorer sa créativité au quotidien et sur des projets stimulants.
- Côtoyer des profils très variés, artistes ou techniciens, et tisser des liens forts le temps d’une production.
- Voyager, parfois aux quatre coins du monde, à l’occasion de festivals ou de tournages.
- Connaître des périodes de travail très intense où l’on ne compte pas son temps.
- Vivre de sa passion et échapper à la routine du 9h-17h !
Les réalités plus difficiles à encaisser
- Des revenus irréguliers obligeant à une gestion financière très rigoureuse.
- Un emploi du temps chaotique qui complique l’organisation de la vie privée.
- Des périodes de doute et de crise de confiance régulières.
- La gestion délicate des « non » essuyés lors des auditions.
- Un secteur structurellement sinistré, où le chômage de masse reste la norme.
- Des dépenses à prévoir : coachs, cours de perfectionnement, frais de transport, tenues de scènes…