De son vrai nom Isabelle Marie Anne de Truchis de Varennes

Zazie, l’une des artistes les plus populaires de la scène musicale française, est en réalité née sous le nom d’Isabelle Marie Anne de Truchis de Varennes le 18 avril 1964 à Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine. Ce nom à particule révèle ses origines nobles. Son père, Hervé de Truchis de Varennes, est en effet issu d’une famille de la noblesse française installée entre la Bresse et le Bugey. Il exerce le métier d’architecte urbaniste.

Sa mère, Jacqueline Caussé, est quant à elle professeur de musique et pianiste émérite. Elle est également choriste auprès du célèbre chef d’orchestre suisse Michel Corboz. Le talent musical est donc présent des deux côtés de la famille de la future Zazie.

Une enfance baignée de musique aux côtés de son frère Philippe

Isabelle grandit avec son frère aîné Philippe, né en 1962, dans un univers artistique. Les enfants baignent dans la musique classique et la chanson française, avec une prédilection familiale pour les incontournables “3 B” : Georges Brassens, Jacques Brel et Barbara.

Très tôt, la fillette se passionne pour la musique et s’initie à plusieurs instruments :

Le violon, qu’elle pratiquera assidûment pendant 10 ans
Le piano
La guitare

Mais au-delà de la pratique instrumentale, c’est son goût pour l’écriture qui se développe progressivement. L’adolescente se découvre une âme de parolière, posant ses premiers textes sur papier.

Son frère Philippe, devenu musicien et compositeur sous le nom de Phil Baron, reste un complice de toujours. Il collaborera d’ailleurs à l’écriture et la composition sur plusieurs albums de sa sœur.

Du surnom “Zazie” en référence à un personnage de Raymond Queneau

Mais d’où vient ce pseudonyme peu commun de “Zazie” ? C’est en référence au célèbre roman de Raymond Queneau, Zazie dans le métro, paru en 1959, qu’Isabelle est affublée de ce surnom dès son plus jeune âge.

Ce choix est révélateur de l’univers décalé et amusant dans lequel évolue la jeune fille, entre une éducation classique et un esprit libre et créatif qui ne demande qu’à s’exprimer. Zazie, l’héroïne espiègle et malicieuse de Queneau, lui correspond bien.

Ce pseudo lui restera tout au long de sa carrière, comme un clin d’oeil à son enfance et à ce goût pour les jeux de mots et d’esprit qui forgera son style.

Les débuts de carrière de Zazie : du mannequinat à la chanson 🎭

Un bac littéraire puis des études éclectiques

Après un baccalauréat littéraire obtenu à seulement 16 ans, preuve de sa précocité intellectuelle, la jeune Isabelle se lance dans des études supérieures quelque peu éclectiques :

Trois ans d’études de kinésithérapeute
Des études de langues étrangères appliquées (anglais, espagnol et japonais)

Mais en parallèle, elle ne lâche pas sa passion pour la musique et consacre son temps libre à composer ses premières mélodies au synthétiseur. Son destin est tout tracé.

Mannequin pour de grandes maisons pendant 10 ans

Avant de se lancer dans la chanson, Zazie fait ses premiers pas dans le milieu artistique par le biais du mannequinat. Avec son physique avantageux et sa grande taille (1m76), elle défile pendant une dizaine d’années pour de prestigieuses maisons de haute couture comme :

Yves Saint-Laurent
Karl Lagerfeld
Kenzo

Elle pose également pour des marques plus grand public de prêt-à-porter et maillots de bain. Mais la mode reste un milieu qu’elle considère alimentaire. Sa vraie vocation est ailleurs, sur scène, un micro entre les mains.

Cette expérience lui permet toutefois de se faire un carnet d’adresses dans le milieu artistique et de prendre confiance en elle. Des atouts qui lui serviront pour se lancer dans la chanson.

Ses débuts discrets dans la musique

Dès le milieu des années 80, Zazie commence à se faire une place, discrètement, dans l’univers musical. Grâce à une amie mannequin, elle intègre les choeurs sur un titre du chanteur Fabrice Guinar.

En 1986, elle apparaît pour la première fois à la télévision aux côtés d’Alain Lanty. Elle accompagne également le chanteur Pierre Cosso au saxophone.

Sa voix grave et sensuelle se fait aussi entendre dans des publicités pour des marques comme Cochonou, Opel ou L’Oréal. Les Nuls, célèbre troupe d’humoristes, fait même appel à elle pour la bande son d’un faux spot publicitaire.

On l’aperçoit aussi ponctuellement en choriste pour des artistes confirmés comme Alain Chamfort (dans Les Nuls l’émission) ou encore Boy George lors d’une émission télé en 1991.

Mais c’est véritablement en 1990 que Zazie ose se lancer en solo, encouragée par le célèbre parolier Étienne Roda-Gil. Elle signe chez Phonogram et sort en 1992 son premier album, sobrement intitulé Je, Tu, Ils.

Les années 1990 : Zazie s’impose dans le paysage musical français 🌟

1992 : premier album “Je, Tu, Ils” et reconnaissance immédiate

Pour son premier opus, Zazie s’entoure de pointures. L’album est enregistré dans les studios de Peter Gabriel, l’une des idoles de la chanteuse. Elle écrit elle-même la quasi-totalité des textes et participe également à la composition.

Cet album dévoile déjà tout le talent d’écriture de Zazie, comme le souligne Yves Borowice, spécialiste de la chanson : “L’écriture de ses textes, ciselée et subtile, transcende le caractère parfois convenu du message”.

Le premier single extrait, “Sucré salé”, rencontre un joli succès et permet à Zazie d’être repérée. Elle reçoit le prix de la Révélation féminine aux Victoires de la musique en 1993. Même si les ventes restent modestes (28 000 exemplaires), la critique est conquise et son nom commence à circuler.

Zazie devient aussi une parolière très demandée. Elle écrit pour des artistes comme Pascal Obispo (alors débutant) sur le titre “1,2,3 soleil”. Sa plume singulière et poétique est déjà sa marque de fabrique.

1995 : la consécration avec l’album “Zen”

Mais c’est véritablement avec son deuxième album, “Zen”, que Zazie va s’imposer auprès du grand public. Sorti en 1995, il contient plusieurs tubes comme :

“Larsen”
“Zen”
“Homme sweet homme”
“Un point c’est toi”

L’album est un succès, avec plus de 500 000 exemplaires vendus. Les mélodies efficaces mêlées à des textes intelligents et fouillés font mouche. Après une Victoire de la musique pour le clip de “Larsen”, Zazie fait salle comble à La Cigale à Paris. Sa tournée “Zazie est en ville” est un triomphe.

Parallèlement, la chanteuse continue d’écrire pour les plus grands : Florent Pagny, Johnny Hallyday, Jane Birkin, Patricia Kass… Ils font tous appel à sa sensibilité et son talent d’écriture. En 1996, elle signe également le duo “Les meilleurs ennemis” avec Pascal Obispo, extrait de l’album de ce dernier.

1998 : l’album de la maturité “Made in Love”

En 1998, Zazie sort son troisième album, “Made in Love”, considéré comme celui de la maturité. Elle compose quasiment tous les titres et écrit l’intégralité des paroles. L’album, plus sombre et introspectif, est porté par les singles “Tous des anges” et “Tout le monde”.

Pour la promotion, la chanteuse innove et surprend en diffusant l’intégralité de l’album en pleine nuit sur TF1, avec un simple plan fixe d’une radio à l’image. Un choix audacieux qui paye : l’album se vend à plus de 400 000 exemplaires.

Zazie confirme son nouveau statut d’artiste incontournable en remportant la Victoire de l’artiste interprète féminine aux Victoires de la musique 1998. En 1999, elle se produit dans la pièce de théâtre “J’aimerais pas crever un dimanche” aux côtés d’Élodie Bouchez. Mais c’est surtout sur scène, avec la tournée “Le tour des anges”, que Zazie crève l’écran. Plus de 90 dates, dont un Zénith de Paris complet, et même une mini-tournée en Asie.

L’univers de Zazie est en place : un savant mélange de textes ciselés, de mélodies pop efficaces et d’une personnalité singulière, à la fois tendre, espiègle et engagée. Un cocktail qui va continuer de séduire le public français au fil des années.

Les années 2000 : Zazie, figure incontournable de la chanson française 🎉

2001 : le triomphe du tube “A ma place” et de l’album “La zizanie”

Zazie fait un retour fracassant en 2001 avec le titre “A ma place”, en duo avec Axel Bauer. Le titre cartonne, avec plus de 580 000 exemplaires vendus. Il reste classé numéro des ventes pendant plusieurs semaines et obtient un NRJ Music Award.

Dans la foulée sort l’album “La zizanie”, porté par le single “Rue de la paix” qui rencontre également un immense succès. Les paroles de ce titre comparent avec malice la société à un jeu de Monopoly. L’album confirme la place de Zazie dans le coeur du public. Il s’écoule à plus de 500 000 exemplaires.

Zazie obtient une nouvelle Victoire de la musique, celle de l’Artiste féminine de l’année, en 2002. Mais cette même année, elle doit repousser une série de concerts au Bataclan car elle attend son premier enfant. En août, elle donne naissance à une petite Lola.

2004 : l’album “Rodéo” et la tournée Zénith

Après cette pause, Zazie revient avec “Rodéo”, son cinquième album studio, en 2004. Le disque est accompagné d’un DVD musical tourné en Inde, “Rodéo indien”. Les sonorités sont plus pop, avec des compositions signées Jean-Pierre Pilot, Philippe Paradis et Zazie elle-même.

Si aucun single ne se démarque vraiment, l’album séduit tout de même plus de 400 000 acheteurs. Zazie repart en tournée en 2005 et passe notamment par Bercy. Un troisième album live, “Rodéo Tour”, immortalise cette série de concerts.

En 2006, la chanteuse est récompensée par une Victoire de la musique dans la catégorie “Meilleur spectacle musical, tournée ou concert”. Preuve que Zazie est aussi une immense performeuse sur scène.

2007 : l’album “Totem”, numéro 1 des ventes

Avec “Totem”, son sixième album studio sorti en 2007, Zazie est au sommet. Le disque se classe directement numéro 1 des ventes avec plus de 50 000 exemplaires écoulés en une semaine seulement. Le premier single, “Des rails”, rencontre un joli succès.

Mais c’est surtout avec “Je suis un homme”, deuxième extrait, que Zazie frappe fort. Le titre devient un tube et entraîne l’album dans son sillage : plus de 350 000 ventes au compteur.

S’ensuit une vaste tournée, avec notamment quatre soirs complets au Zénith de Paris et deux au Forest National de Bruxelles. Zazie est devenue l’une des artistes féminines les plus bankables. En 2007, avec 1,38 million d’euros de revenus, elle est la chanteuse qui a gagné le plus d’argent.

En 2008, Zazie sort une compilation de ses plus grands tubes, “Zest of”. L’occasion de mesurer le chemin parcouru en 16 ans de carrière, de “Je, tu, ils” à “Totem”. Et de confirmer la place à part de Zazie dans le coeur du public français, elle qui réussit le grand écart entre variété grand public et chanson à texte exigeante.

Les années 2010 : des projets ambitieux et risqués 🎧

2010 : le projet fou “Za7ie”, sept fois sept titres

Jamais à cours d’idées originales, Zazie lance en 2010 un projet un peu fou : “Za7ie”. Le concept : sept mini-albums de sept titres chacun, soit 49 chansons au total. Un véritable défi artistique et commercial, à l’heure où le marché du disque est en crise.

La sortie se fait en plusieurs étapes : d’abord un CD de 14 titres qui est un condensé du projet, puis les sept mini-albums dévoilés chaque semaine sur les plateformes de streaming. Un coffret réunissant l’intégralité paraît finalement en novembre.

Malgré l’audace du projet, le public et la critique adhèrent. Une tournée de plus de 100 dates suit, d’avril 2011 à février 2012. Zazie prouve qu’elle sait encore surprendre et se renouveler, loin des sentiers battus.