Bien-être

Ronflement : un trouble fréquent aux lourdes conséquences

Le ronflement ou ronchopathie est un trouble respiratoire touchant près de la moitié des adultes, en particulier après 40 ans. S’il peut sembler anodin, ce symptôme banale cache souvent des répercussions bien plus graves…

Définition et mécanisme du ronflement

Le ronflement se manifeste par un bruit rauque et plus ou moins fort, provoqué par des vibrations anormales du pharynx lors de l’inspiration pendant le sommeil. Ces vibrations sont causées par un relâchement des muscles de l’arrière-gorge, du voile du palais, de la luette et de la langue. Sous l’effet de la pesanteur, ces organes viennent alors obstruer les voies respiratoires, gênant le passage de l’air.

A. Les différents degrés de ronflement

  • Léger : pas de conséquence sur la santé
  • Modéré : signe d’apnée obstructive du sommeil
  • Sévère : très gênant, conséquences sur le sommeil et risques pour la santé

B. Une intensité pouvant atteindre 100 décibels

L’intensité des ronflements est très variable, de 40 à 100 décibels, soit l’équivalent d’une conversation normale à celui d’un camion qui passe !

Une prévalence importante après 40 ans

Les ronflements touchent plus de 40% des adultes de plus de 50 ans de façon régulière. Chez les hommes, la prévalence serait même de 50%. Cependant, ce trouble peut survenir à tout âge, y compris chez l’enfant.

A. Des facteurs favorisants

Certains facteurs augmentent les risques de ronflement :

  • Le surpoids/obésité
  • La consommation d’alcool/tabac
  • La prise de certains médicaments (somnifères…)
  • L’obstruction nasale ou naso-pharyngée (rhume, déviation de la cloison, allergies…)

B.Influence du genre et de l’âge

Les hommes sont plus touchés que les femmes. Le risque augmente également avec l’âge, les tissus se relâchant sous l’effet du vieillissement.

Des conséquences néfastes sous-estimées

Banalisé à tort, le ronflement a pourtant de lourdes répercussions aussi bien pour la personne touchée que son entourage.

A. Un sommeil de mauvaise qualité

  • Fragmentation du sommeil, fatigue au réveil
  • Maux de tête, irritabilité
  • Baisse de la vigilance avec risque d’accidents

B. Des risques relationnels et sociaux

  • Nuisance sonore pour le conjoint
  • Problèmes relationnels, intimité affectée

C. Des complications graves possibles

Derrière les ronflements peuvent aussi se cacher des pathologies sérieuses comme l’apnée du sommeil, responsable d’arrêts respiratoires pendant la nuit.

Ronflement de l’enfant : un signal à prendre au sérieux

Chez l’enfant, le ronflement est beaucoup moins fréquent. S’il survient, il doit alerter sur un probable trouble sous-jacent et encourager à consulter un médecin.

A. Principales causes

  • Infections ORL : rhumes, rhino-pharyngites à répétition
  • Hypertrophie des végétations : grosses amygdales obstruant les voix aériennes
  • Allergies respiratoires : rhinites chroniques

B. Risque d’apnée obstructive du sommeil

Comme chez l’adulte, l’enfant en surpoids présente plus de risque de développer un syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS). Associé à des troubles du comportement, des difficultés scolaires et un risque cardio-vasculaire accru, le SAOS doit être pris en charge le plus tôt possible.

Solutions et traitements pour en finir avec les ronflements

Heureusement, il existe aujourd’hui de nombreux moyens pour lutter contre la ronchopathie. Voici les principales solutions, plus ou moins efficaces selon les individus.

A. Changer ses habitudes de vie

  • Perdre du poids en cas de surcharge pondérale
  • Arrêter de fumer
  • Éviter l’alcool le soir
  • Dormir sur le côté plutôt que sur le dos
  • Traiter d’éventuelles allergies respiratoires

B. Dispositifs médicaux

  • Orthèses mandibulaires : appareil maintenant la machoire en avant
  • Respirateur à PPC : aide respiratoire pour l’apnée du sommeil
  • Opération chirurgicale : rarement nécessaire

C. Solutions naturelles et médicaments

  • Spray nasal à la rhino-pharyngite
  • Pastilles lubrifiantes pour la gorge
  • Bandelettes ou écarteurs nasaux
  • Huiles essentielles apaisantes avant le coucher
  • Séance d’orthophonie pour muscler le voile du palais
  • Traitement local ou général aux corticoïdes sur prescription

Avant d’essayer l’un de ces remèdes, il est indispensable de consulter son médecin pour confirmer l’origine des ronflements. Certains traitements comme l’orthèse sont aussi plus efficaces quand ils sont instaurés précocement.

Ronflement et apnée du sommeil

L’apnée du sommeil ou SAOS (syndrome d’apnées obstructives du sommeil) est une pathologie fréquente et grave, touchant 5 à 15% de la population générale. Elle correspond à des pauses respiratoires de 10 secondes ou plus pendant le sommeil, pouvant atteindre jusqu’à une minute et entraîner une baisse de la saturation en oxygène.

A. Conséquences sur la santé

  • Fatigue intense
  • Troubles de l’humeur
  • Baisse des défenses immunitaires
  • Hypertension artérielle
  • Risque cardio-vasculaire accru

B. Causes et facteurs de risque

Les individus cumulant certains facteurs sont plus à risque de SAOS :

  • Age avancé
  • Sexe masculin
  • Surpoids/obésité
  • Antécédents familiaux
  • Consommation d’alcool/tabac
  • Morphologie particulière : macroglossie (grosse langue), rétrognathie (petite mâchoire)…

C. Détection et diagnostic de l’apnée

Les principaux signes d’alerte sont :

  • Ronflements sonores et permanents
  • Sommeil non récupérateur, fatigue intense
  • Pauses respiratoires constatées par le conjoint
  • Maux de tête, troubles de la mémoire et de la concentration

Seul un enregistrement pendant le sommeil (polysomnographie) permet de confirmer le diagnostic et de quantifier la sévérité de l’apnée.

Vivre et dormir avec un/une partenaire ronfleur/ronfleuse

Partager son lit avec un(e) ronfleur(se) peut vite devenir épuisant, au point de menacer la relation. Heureusement, quelques astuces permettent de supporter cette épreuve !

A. Solutions immédiates

  • Boules Quiès, casque audio ou bruit blanc
  • Spray nasal désobstructif
  • Coussin anti-ronflement pour l’obliger à dormir sur le côté

B. Soutenir son/sa partenaire

  • L’encourager à consulter et à suivre un traitement
  • Appliquer les conseils d’hygiène de vie (perte de poids…)
  • Renforcer l’intimité du couple malgré les difficultés

A défaut d’amélioration, il est parfois préférable d’envisager des nuits séparées, pour préserver l’équilibre du couple et la santé des partenaires.

En conclusion

Le ronflement est un trouble très répandu, qui peut significativement impacter la qualité de vie et la santé à long terme. Redoutable marqueur de pathologies plus graves comme l’apnée du sommeil, cette petite nuisance nocturne mérite d’être prise au sérieux et traitée efficacement.

Heureusement, de nombreux traitements et solutions palliatives existent pour retrouver des nuits paisibles ! L’essentiel étant de consulter un médecin au moindre doute.

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