
Le skiplagging, également connu sous le nom de “hidden city ticketing”, est une pratique controversée mais potentiellement très avantageuse pour les voyageurs à la recherche de billets d’avion moins chers. Cette technique soulève de nombreuses questions éthiques et pratiques. Plongeons dans les détails de cette astuce qui fait beaucoup parler d’elle et examinons ses avantages, ses risques et ses alternatives.
Le skiplagging consiste à réserver un vol avec escale dont la destination finale n’est pas votre véritable destination. Vous descendez de l’avion à l’escale intermédiaire, qui est en réalité l’endroit où vous souhaitez vous rendre. Cette technique tire parti du fait que les vols avec escale sont parfois moins chers que les vols directs vers certaines destinations.
Prenons un exemple concret pour mieux comprendre :
Imaginons que vous souhaitez vous rendre de Paris à Londres. Un vol direct pourrait coûter 200€. Cependant, vous remarquez qu’un vol Paris-Dublin avec escale à Londres ne coûte que 150€. En pratiquant le skiplagging, vous réserveriez ce vol Paris-Dublin mais descendriez à l’escale de Londres, économisant ainsi 50€.
Voici un tableau comparatif illustrant cet exemple :
| Itinéraire | Prix | Destination réelle |
|---|---|---|
| Paris – Londres (direct) | 200€ | Londres |
| Paris – Dublin (escale à Londres) | 150€ | Londres (skiplagging) |
Les raisons de ces écarts tarifaires sont multiples :
Cette technique peut offrir plusieurs avantages aux voyageurs astucieux :
Le principal attrait du skiplagging réside dans les économies parfois considérables qu’il permet de réaliser. Dans certains cas, les différences de prix peuvent atteindre plusieurs centaines d’euros, surtout sur les vols long-courriers ou les liaisons très fréquentées.
Le skiplagging peut ouvrir des possibilités de voyage vers des destinations qui seraient autrement trop coûteuses. Il permet de contourner les tarifs élevés sur certaines routes très demandées.
Cette technique offre plus de flexibilité dans la planification des voyages, en permettant de combiner des itinéraires de manière créative pour optimiser les coûts.
Malgré ses avantages potentiels, le skiplagging comporte des risques non négligeables :
La plupart des compagnies aériennes interdisent explicitement cette pratique dans leurs conditions générales de vente. En cas de détection, elles peuvent prendre des mesures à l’encontre du voyageur.
Les compagnies qui découvrent qu’un passager pratique le skiplagging peuvent imposer diverses sanctions :
Le skiplagging pose plusieurs défis pratiques :
D’un point de vue environnemental, le skiplagging n’est pas une pratique vertueuse car il contribue à faire voler des avions avec des sièges vides.
La légalité et l’éthique du skiplagging font l’objet de nombreux débats :
D’un point de vue strictement légal, le skiplagging n’est généralement pas considéré comme illégal. Cependant, il constitue une violation du contrat passé avec la compagnie aérienne, ce qui peut avoir des conséquences juridiques.
Plusieurs compagnies ont intenté des actions en justice contre des sites web promouvant le skiplagging, comme Skiplagged.com. Ces procès se sont soldés par des résultats mitigés, certains ayant été rejetés pour des raisons de juridiction.
Le skiplagging soulève des questions éthiques :
Face à cette pratique qui leur fait perdre des revenus, les compagnies aériennes ont mis en place diverses stratégies :
Les compagnies utilisent des algorithmes sophistiqués pour repérer les schémas de réservation suspects. Elles peuvent également vérifier l’historique des passagers pour identifier les récidivistes.
De nombreuses compagnies ont renforcé leurs conditions générales pour explicitement interdire et sanctionner le skiplagging.
Certaines compagnies ont revu leur politique de tarification pour réduire les écarts de prix qui rendent le skiplagging attractif.
Les alliances aériennes partagent des informations sur les passagers pratiquant le skiplagging pour mieux les identifier.
Pour ceux qui souhaitent voyager à moindre coût sans prendre les risques associés au skiplagging, il existe de nombreuses alternatives :
Être flexible sur ses dates de voyage peut permettre de profiter de tarifs beaucoup plus avantageux. Les outils de recherche avec dates flexibles sont particulièrement utiles.
S’inscrire aux programmes de fidélité des compagnies aériennes permet d’accumuler des miles et d’obtenir des billets gratuits ou à prix réduit.
Utiliser des comparateurs de vols comme Skyscanner, Kayak ou Google Flights permet de trouver les meilleures offres sur de nombreuses compagnies.
Pour les trajets courts, les compagnies low-cost peuvent offrir des tarifs très compétitifs, surtout si l’on voyage léger.
Certaines compagnies proposent des abonnements ou des pass permettant de voyager à tarif réduit sur une période donnée.
La pratique du skiplagging varie selon les régions du monde et les réglementations locales :
C’est aux États-Unis que le skiplagging est le plus répandu et médiatisé. Plusieurs procès très médiatisés ont opposé des compagnies aériennes à des sites web promouvant cette pratique.
Le skiplagging est moins courant en Europe, mais il existe. Les compagnies européennes sont généralement moins agressives dans leurs poursuites contre cette pratique.
Dans certains pays asiatiques, les contrôles plus stricts aux frontières rendent le skiplagging plus difficile à pratiquer.
Le skiplagging a des répercussions sur l’ensemble du secteur aérien :
Bien qu’il soit difficile de chiffrer précisément les pertes liées au skiplagging, certaines estimations les évaluent à plusieurs millions de dollars par an pour les grandes compagnies.
Pour contrer cette pratique, certaines compagnies repensent leurs stratégies de tarification, ce qui peut avoir des conséquences sur l’ensemble des voyageurs.
La lutte contre le skiplagging pousse les compagnies à investir dans des technologies de détection plus sophistiquées.
Les expériences des personnes ayant pratiqué le skiplagging sont variées :
“J’ai utilisé le skiplagging plusieurs fois pour des voyages d’affaires. J’ai économisé des centaines d’euros, mais j’ai toujours peur d’être repéré. C’est stressant, surtout quand on voyage souvent.”
“J’ai essayé une fois, mais j’ai eu des problèmes avec mes bagages qui ont continué jusqu’à la destination finale. Ça m’a coûté plus cher au final. Je ne recommencerai pas.”
“Je suis un adepte du skiplagging depuis des années. J’ai développé des techniques pour ne pas me faire repérer, comme réserver des allers simples séparés. Ça demande de l’organisation, mais les économies en valent la peine.”
Quel avenir pour cette pratique controversée ?
Avec l’amélioration des systèmes de détection, il pourrait devenir de plus en plus difficile de pratiquer le skiplagging sans se faire repérer.
On pourrait voir apparaître des réglementations plus strictes interdisant explicitement cette pratique dans certains pays.
Les compagnies aériennes pourraient modifier en profondeur leurs stratégies tarifaires pour rendre le skiplagging moins attractif.
Si malgré les risques, vous envisagez de pratiquer le skiplagging, voici quelques conseils pour minimiser les problèmes :
Assurez-vous de bien comprendre les risques et les conséquences potentielles avant de vous lancer.
N’enregistrez jamais de bagages en soute lorsque vous pratiquez le skiplagging.
N’utilisez pas votre compte de fidélité habituel pour réserver des vols avec skiplagging.
Ne parlez pas de votre intention de pratiquer le skiplagging au personnel de la compagnie.
Prévoyez toujours une alternative en cas de changement d’itinéraire de dernière minute.