L’importance de la grandeur chez l’homme et la femme
La taille : un critère qui compte dans la séduction et les relations amoureuses
La taille est-elle un facteur déterminant dans la séduction et les relations de couple ? De nombreuses études montrent que oui, les hommes et les femmes ne sont pas égaux face à ce critère physique. Décryptage de l’importance de la grandeur chez l’homme et la femme, des attentes de chacun et ce que cela révèle de notre société. 🔍
Les hommes plus grands ont plus de succès
Messieurs, il va falloir vous y faire : dans le jeu de la séduction, les grands ont une longueur d’avance ! C’est ce que révèle un sondage britannique qui montre que les hommes mesurant plus de 1m94 auraient 23% de chances en moins de séduire une femme.
Les applications de rencontres l’ont bien compris, la plupart des hommes y indiquent leur taille. Et pour cause : de nombreuses études prouvent que les « petits » ont statistiquement moins de chance de trouver une partenaire.
Les femmes recherchent majoritairement des hommes plus grands qu’elles. Un sondage indique que la taille idéale de l’homme serait de 1m80 selon les femmes, soit 14cm de plus que leur taille moyenne ! Seules 5% se disent prêtes à accepter un homme plus petit.
Les raisons de cette préférence féminine pour les grands
Mais pourquoi diable les femmes sont-elles attirées par les hommes élancés ? Les explications sont multiples :
La grande taille est inconsciemment associée à la réussite, la puissance, l’autorité. Les études montrent que les postes à responsabilités sont plus souvent occupés par des hommes grands.
Cela renvoie à des schémas ancestraux où l’homme se doit d’être un protecteur, un roc solide sur lequel la femme peut s’appuyer. D’où l’exigence d’une taille minimale pour intégrer la police jusqu’en 2010 !
Historiquement et culturellement, la grandeur est fortement valorisée et assimilée à des notions positives comme la noblesse, la magnitude, la croissance. A l’inverse, la petitesse est synonyme de faiblesse, défaut, insignifiance.
Au delà de l’attirance, il y a une dimension de « confort social ». Un couple où l’homme est plus petit que la femme est encore mal perçu, il va à l’encontre des conventions.
Et la taille des femmes dans tout ça ?
Si les hommes scrutent les centimètres sur leur passeport, les femmes aussi subissent la dictature de la taille ! Au delà de 1m80, une femme est considérée comme « grande » et peut rencontrer des difficultés à séduire.
Les témoignages sont nombreux, à l’image de Jade, 27 ans et 1m87, qui raconte son parcours de combattante. Adolescente, elle pensait qu’aucun garçon ne voudrait d’elle à cause de sa grande taille. Elle a dû apprendre à s’accepter et faire fi du regard des autres pour accéder à une vie sentimentale épanouie.
Car plus que la taille en elle-même, c’est surtout l’écart avec celle de l’homme qui compte aux yeux de la société. Selon Nicolas Herpin, auteur de « La taille des hommes : son incidence sur la vie en couple et la carrière professionnelle », il existe une norme sociale qui veut que dans le couple, l’homme soit plus grand que sa compagne, sans pour autant que la différence soit trop importante. Un entre-deux pas toujours évident à trouver !
Une inégalité qui va à l’encontre de la biologie
Pourtant, dans le règne animal, le dimorphisme sexuel de taille (écart de taille entre mâles et femelles) n’est pas systématique. C’est même plutôt l’inverse : dans la majorité des espèces, les femelles sont plus grandes que les mâles ! C’est le cas chez le plus grand animal vivant sur Terre, la baleine bleue.
Selon certains chercheurs comme Priscille Touraille, autrice de « Hommes grands, femmes petites : une évolution coûteuse », cette différence de taille homme-femme chez l’être humain serait le fruit d’une construction sociale traduisant la domination masculine.
A cause d’un accès inégal à l’alimentation depuis des millénaires, en défaveur des femmes et des filles, les gènes des femmes de grande taille se seraient moins transmis, d’où une évolution des morphologies… Nos corps seraient ainsi le reflet d’une inégalité profondément ancrée.
Des inégalités hommes-femmes qui dépassent largement la question de la taille
Au delà de la séduction, la taille est symptomatique de différences de traitement entre hommes et femmes qui s’immiscent dans tous les aspects de la société. Malgré des progrès notables, l’égalité est loin d’être acquise.
Des femmes pénalisées dans leur vie professionnelle
Même si elles sont désormais plus diplômées que les hommes, les femmes restent pénalisées dans le monde du travail :
Un salaire inférieur de 24% à travail égal. En cause : le temps partiel (1 femme sur 3 contre 1 homme sur 10), le plafond de verre qui limite l’accès aux postes à responsabilités, les préjugés sur les compétences…
Des métiers dits « féminins » moins valorisés. Souvent poussées vers les filières littéraires, sciences humaines ou le médical/social, les femmes se retrouvent dans des métiers essentiels mais sous-payés.
Des carrières freinées par le poids de la maternité. Congés maternité, temps partiel, charge mentale… Avoir des enfants a plus d’impact négatif sur les carrières des femmes.
Des retraites plus faibles. Conséquence logique de carrières hachées et moins bien rémunérées, les pensions de retraite des femmes sont inférieures de 42% !
Dans la société, des combats féministes encore nécessaires
Si des avancées majeures ont été obtenues sous la pression des mouvements féministes (droit de vote, accès à la contraception et à l’IVG, autorité parentale conjointe…), de nombreuses inégalités perdurent :
Charge mentale et tâches domestiques. En moyenne, les femmes y consacrent encore 1h30 de plus que leur conjoint chaque jour !
Violences sexistes et sexuelles. 1 femme sur 3 déclare avoir subi du harcèlement sexuel au travail. 1 femme meurt tous les 3 jours sous les coups de son compagnon ou ex-compagnon.
Inégal accès aux responsabilités. Politique, entreprises, médias… Les postes clés restent trustés par les hommes, malgré les lois sur la parité.
Stéréotypes et injonctions. Pression à la minceur, jugement sur l’apparence, sexualisation dès le plus jeune âge… Le corps des femmes reste sujet à de nombreux préjugés.
Des femmes en 1ère ligne face à la précarité
Emplois précaires, familles monoparentales, petites retraites… Les femmes sont plus exposées à la pauvreté. Dans le monde, les inégalités économiques entre hommes et femmes représentent un manque à gagner de 9000 milliards de dollars par an pour elles !
Et ce sont les premières victimes quand la situation se dégrade, comme lors de crises ou de guerres :
Perte d’emplois dans les secteurs féminisés (services, tourisme…)
Difficultés à joindre les 2 bouts pour les mères célibataires
Explosion des violences domestiques en période de confinement
Dans les pays en développement, les femmes souffrent 2 fois plus de malnutrition que les hommes. L’accès inégal aux ressources (terre, crédit, formation) les maintient dans la pauvreté.
Vers une société plus égalitaire : les leviers d’action
Si l’égalité homme-femme progresse, il reste du chemin à parcourir. Tous les acteurs de la société ont un rôle à jouer pour faire tomber préjugés et discriminations.
L’éducation, clé vers l’émancipation des filles
L’accès à l’éducation est un puissant facteur d’autonomisation et d’élévation sociale pour les femmes. Chaque année d’études en plus augmente de 20% leurs futurs revenus !
Mais des freins persistent : mariages et grossesses précoces, éloignement des écoles, manque de sécurité, priorité donnée aux garçons dans les familles pauvres… 130 millions de filles ne sont pas scolarisées dans le monde.
Pourtant, éduquer les filles est bénéfique pour la collectivité : baisse de la mortalité infantile, plafonnement démographique, recul de la pauvreté, croissance économique… Les pays qui investissent dans l’éducation des filles en récoltent les fruits !
Lutter contre les stéréotypes dès le plus jeune âge
Dès la naissance, notre perception est modelée par des stéréotypes de genre véhiculés par la famille, l’école, les médias, les réseaux sociaux…
« Les filles sont nulles en maths », « un homme ne pleure pas », « le rose c’est pour les filles »… Ces clichés enferment filles et garçons dans des cases. Ils conditionnent leurs choix d’orientation, de métiers, leur confiance en eux.
Pour y remédier, cela passe par une éducation plus égalitaire :
Sensibiliser les enseignants et enseignantes
Revoir les manuels scolaires et contenus pédagogiques
Valoriser des modèles féminins inspirants
Encourager la mixité dans tous les loisirs
Les parents ont aussi un rôle à jouer, à travers les jouets, les histoires, un partage équitable des tâches ménagères… Lutter contre les préjugés, c’est donner à chacun et chacune la possibilité de se réaliser pleinement.
Des politiques volontaristes pour l’égalité professionnelle
Grâce aux lois successives et à l’action syndicale, des progrès ont été faits pour réduire les écarts hommes-femmes au travail. Mais il faut aller plus loin avec :
- La revalorisation des métiers féminisés. Des filières comme le soin, l’éducation, le social, doivent être mieux reconnues et rémunérées.
- Des mesures incitatives pour la mixité. Dans les secteurs très genrés, il est nécessaire d’attirer et former les femmes aux métiers techniques/scientifiques, et vice-versa.
- Un meilleur partage du congé parental. De nombreux pays ont instauré un congé paternité obligatoire et non transférable pour inciter les pères à s’investir.
- Une vraie politique d’articulation des temps de vie. Modes de garde abordables, horaires flexibles, droit à la déconnexion… Permettre aux salariés de mieux concilier travail et famille.
- L’exemplarité dans les entreprises. Via des objectifs chiffrés, des quotas dans les comités de direction, des réseaux de mentorat, des actions de sensibilisation…
Renforcer la place des femmes dans l’espace public
« Le privé est politique » : les inégalités dans la sphère privée se répercutent dans la sphère publique. Et la parole des femmes dans le débat public reste minoritaire.
Pourtant, leur présence est essentielle car elles portent des enjeux souvent ignorés : accès à la contraception, lutte contre les violences conjugales, modes de garde, précarité…
Pour peser davantage, les femmes investissent de nouveaux espaces :
Les réseaux de solidarité. Que ce soit pour partager leur expérience, lancer des projets, s’entraider face au sexisme… Elles sont nombreuses à se regrouper en collectifs.
Les médias. De plus en plus de femmes prennent la parole dans les grands médias, lancent leurs propres contenus (podcasts, chaînes YouTube…) Elles s’emparent ainsi des sujets qui les concernent.
Les lieux de pouvoir. Grâce aux lois sur la parité, les femmes sont mieux représentées en politique. En mettant l’égalité au coeur de leurs priorités comme l’a fait la Première Ministre Elisabeth Borne avec la création d’un ministère des Droits des femmes de plein exercice. Le combat continue pour une parité réelle !
Conclusion
De la séduction à la retraite en passant par l’éducation, le travail, la politique… Les inégalités hommes-femmes irriguent tous les pans de la société. La taille en est une manifestation parmi d’autres. Plus que quelques centimètres de différence, ce sont surtout les stéréotypes associés à la grandeur/petitesse qui posent problème.
Lutter contre ces clichés, c’est permettre à chacun d’évoluer selon ses aspirations et ses compétences, quel que soit son genre. C’est construire une société plus juste et égalitaire où les talents de tous et toutes peuvent s’exprimer.
De nombreux progrès ont été accomplis sous l’impulsion des mouvements féministes. Mais le chemin est encore long. L’égalité n’est pas qu’une affaire de femmes : c’est l’affaire de tous ! Famille, école, entreprises, médias, décideurs publics… Chacun peut être un maillon du changement pour accélérer cette révolution.
Car au delà d’une nécessité démocratique, l’égalité est un levier formidable de développement social, économique et humain. Alors faisons mentir Simone de Beauvoir qui disait « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question ». 💪