Relation

Comment aider une femme battue ?

Un guide pour soutenir les victimes de violences conjugale

Les violences faites aux femmes sont un fléau qui touche malheureusement encore beaucoup trop de femmes dans le monde et en France. On estime qu’une femme sur trois a déjà été victime de violences au cours de sa vie. Face à ce constat alarmant, il est essentiel que chacun soit sensibilisé à cette problématique et sache comment agir pour aider une femme battue.

Si vous suspectez qu’une femme de votre entourage (amie, collègue, voisine, membre de la famille…) subit des violences de la part de son conjoint ou ex-conjoint, voici des conseils pour lui venir en aide de la meilleure façon possible. Votre soutien peut faire toute la différence pour l’accompagner vers la sortie de l’enfer des violences conjugales.

Comprendre les violences faites aux femmes

Avant de pouvoir aider efficacement une femme battue, il est important de bien cerner ce que recouvrent les violences conjugales. Contrairement aux idées reçues, il ne s’agit pas seulement de coups et blessures physiques. Les violences dans le couple peuvent prendre de multiples formes :

  • Violences physiques : coups, blessures, brûlures, strangulation, séquestration…
  • Violences psychologiques : humiliations, insultes, menaces, harcèlement, chantage, contrôle…
  • Violences sexuelles : agressions sexuelles, viols conjugaux, pratiques sexuelles imposées…
  • Violences économiques : privation de ressources, interdiction de travailler, contrôle des dépenses…
  • Cyber-violences : cyber-harcèlement, revenge porn, usurpation d’identité en ligne…

Il faut aussi avoir en tête que les violences s’installent souvent progressivement dans le couple, sur un schéma en 3 phases qui se répète :

  1. Montée de la tension, climat de peur
  2. Explosion de la violence
  3. « Lune de miel » : l’agresseur s’excuse, promet de changer, se fait pardonner

Puis le cycle recommence, avec une aggravation des violences à chaque fois. Les femmes se retrouvent sous l’emprise de leur conjoint violent, ce qui les empêche de partir. Il est donc crucial de leur tendre la main.

Les signes qui doivent alerter

Certains changements de comportement chez une femme de votre entourage peuvent vous mettre la puce à l’oreille et vous faire suspecter qu’elle est victime de violences conjugales :

  • Elle semble avoir peur de son conjoint, est mal à l’aise ou sur ses gardes en sa présence
  • Elle s’isole de ses proches, ne donne plus de nouvelles
  • Elle a souvent des bleus, des blessures qu’elle a du mal à justifier de façon cohérente
  • Son apparence change : amaigrissement, fatigue, manque de soin
  • Elle a perdu confiance en elle, se dévalorise sans cesse
  • Elle a abandonné ses loisirs, passe-temps et centres d’intérêts
  • Elle est devenue très discrète sur sa vie de couple, évite le sujet
  • Vous avez été témoin de propos ou gestes déplacés de son conjoint envers elle

Si vous repérez un ou plusieurs de ces signaux d’alerte, n’hésitez pas à creuser pour en savoir plus et proposer votre aide. Faites-le avec tact et délicatesse pour ne pas la braquer.

Tendre la main, être à l’écoute

Souvent, les femmes victimes de violences conjugales ont honte de ce qu’elles vivent et n’osent pas en parler, même à leurs proches. Elles peuvent aussi être dans le déni. En allant vers elles, vous leur montrez que vous avez repéré leur souffrance et que vous êtes là pour les épauler.

La première chose à faire est donc d’engager le dialogue, en douceur. Trouvez un moment où vous pouvez lui parler en tête à tête, dans un endroit calme. Dites-lui que vous avez remarqué des choses qui vous inquiètent, demandez-lui comment elle va. L’essentiel est de lui faire sentir que vous êtes là, à son écoute, sans la juger.

Si elle se confie à vous :

  • Écoutez-la avec attention et bienveillance, laissez-la parler à son rythme sans la brusquer
  • Croyez-la, ne minimisez pas les faits
  • Dites-lui qu’elle n’y est pour rien, que la violence n’est jamais acceptable
  • Rappelez-lui que la loi interdit et condamne les violences au sein du couple
  • Signalez-lui qu’il existe des associations et des dispositifs pour l’aider à s’en sortir

Si elle ne souhaite pas en dire plus pour le moment, ne la forcez pas. Respectez son choix. L’important est qu’elle sache qu’elle peut compter sur vous. Assurez-la de votre soutien inconditionnel quand elle en aura besoin.

Orientez-la vers des spécialistes

Face à l’ampleur de ce qu’elle traverse, votre amie aura besoin d’être prise en charge par des professionnels spécialisés dans l’accompagnement des femmes victimes de violences. Vous pouvez l’aiguiller vers des associations et dispositifs dédiés :

Ces interlocuteurs sont les mieux placés pour :

  • Écouter la victime et évaluer le danger
  • L’informer sur ses droits
  • L’accompagner dans ses démarches (dépôt de plainte, procédures judiciaires…)
  • La mettre en sécurité si besoin (hébergement d’urgence…)
  • Lui apporter un soutien psychologique

Ces structures d’aide aux victimes sont aussi là pour conseiller leur entourage. N’hésitez pas à les contacter de votre côté pour savoir comment épauler au mieux votre amie.

Encouragez-la à porter plainte

Pour que les violences conjugales cessent et que l’agresseur soit condamné, il est essentiel que la victime dépose plainte. C’est une étape très difficile psychologiquement, d’où l’importance qu’elle soit bien accompagnée. Incitez-la à franchir ce pas, proposez-lui de l’accompagner au commissariat ou à la gendarmerie si elle le souhaite.

Expliquez-lui qu’en portant plainte, elle va :

  • Dénoncer officiellement les violences qu’elle a subies
  • Faire valoir ses droits
  • Déclencher une enquête qui pourra mener à la condamnation de l’auteur des violences
  • Se protéger ainsi que ses enfants s’il y en a
  • Éviter potentiellement à d’autres femmes de subir les mêmes violences

Si elle ne se sent pas prête à porter plainte, conseillez-lui a minima de :

  • Faire constater ses blessures par un médecin qui établira un certificat médical (pièce essentielle pour la procédure)
  • Garder une trace des violences subies (main courante, dépôt de plainte, photos des blessures, captures d’écran des messages de harcèlement, témoignages écrits de l’entourage…)

Ces éléments pourront servir de preuves le jour où elle décidera d’entamer des poursuites contre son agresseur.

Aidez-la à se mettre en sécurité

Si votre amie est en danger, il est crucial qu’elle quitte au plus vite le domicile conjugal pour se mettre à l’abri, elle et ses enfants s’il y en a. Vous pouvez l’héberger temporairement chez vous si vous en avez la possibilité. Sinon, orientez-la vers des solutions d’hébergement d’urgence :

  • Le 115, numéro du Samu social
  • Les centres d’hébergement d’urgence spécialisés dans l’accueil de femmes victimes de violences
  • Les places d’hébergement proposées par les associations

Aidez-la aussi à faire ses valises, en emportant :

  • Ses papiers d’identité et ceux des enfants
  • Son argent, ses moyens de paiement
  • Son téléphone
  • Ses clefs
  • Quelques vêtements et affaires de toilette
  • Les doudous et jeux des enfants pour les rassurer

Si elle craint que son conjoint violent ne la recherche, conseillez-lui d’être vigilante :

  • Modifier ses trajets et horaires de déplacement
  • Changer de numéro de téléphone
  • Paramétrer la confidentialité de ses comptes sur les réseaux sociaux
  • Activer la géolocalisation sur son smartphone en cas de besoin

Épaulez-la sur le long terme

Votre amie aura besoin de votre soutien dans la durée pour se reconstruire après des années de violences conjugales. Soyez présent à ses côtés pour :

  • L’écouter quand elle a besoin de parler
  • La soutenir moralement, l’encourager, valoriser ses progrès
  • L’aider dans ses démarches administratives et judiciaires (recherche d’un logement, procédures de divorce et de garde des enfants…)
  • L’accompagner à des rendez-vous importants si besoin (avocat, audience au tribunal…)
  • La distraire, l’occuper, lui changer les idées en faisant des activités ensemble

Votre présence bienveillante est essentielle pour l’aider à reprendre confiance et à se tourner vers l’avenir. Mais restez vigilant à ne pas vous épuiser. Entourez-vous aussi et déléguer à d’autres personnes de confiance pour prendre le relais.

Conseils si vous êtes témoin direct de violences

Si vous assistez à une scène de violences conjugales, votre priorité est de protéger la victime et d’alerter les secours. Voici les bons réflexes à avoir :

  • Appelez la police ou la gendarmerie au 17 (ou le 112). Si la situation est très dangereuse, précisez-le pour qu’ils interviennent en urgence.
  • En attendant l’arrivée des forces de l’ordre, restez à distance pour ne pas vous mettre en danger mais manifestez-vous (en criant, en klaxonnant…) pour que l’agresseur sache que quelqu’un est témoin de la scène.
  • Observez ce qui se passe pour pouvoir faire un témoignage circonstancié de ce que vous avez vu et entendu.
  • Si la victime vient se réfugier vers vous, mettez-la en sécurité chez vous ou dans un lieu public en attendant la police.
  • Proposez-lui de l’accompagner aux urgences ou de voir un médecin pour faire constater ses blessures.
  • Suggérez-lui de déposer plainte en lui assurant votre soutien.

Votre témoignage de témoin direct sera précieux pour appuyer une plainte et permettre de condamner l’agresseur. Vous pouvez aller faire une déposition au commissariat pour relater ce que vous avez constaté. Si nécessaire, vous pourrez être appelé à témoigner dans le cadre de la procédure judiciaire qui suivra.

Dimitri

Je suis un écrivain passionné par la lecture et l'écriture. J'ai choisi d'exprimer mes opinions et mes observations sur mon blog, où je publie souvent des articles sur des sujets qui me sont chers. Je m'intéresse aussi beaucoup aux préoccupations sociales, que j'aborde souvent dans mon travail. J'espère que vous apprécierez mes articles et qu'ils vous inciteront à réfléchir vous aussi à ces sujets. N'hésitez pas à me laisser un commentaire pour me faire part de vos réflexions !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page