
Elles sont minuscules, discrètes, voraces et prolifiques. Capables de résister au froid et à la chaleur dans une certaine mesure. Inoffensives mais terriblement nuisibles et invasives. Leur point fort ? S’attaquer à ce que nous avons de plus cher : notre nourriture. Bref, les mites alimentaires sont de redoutables ennemies, mais face à elles des solutions existent pour contrer le fléau !
La mite alimentaire ressemble à s’y méprendre à sa cousine la mite des vêtements. Petit papillon gris-brun au corps trapu, elle appartient à la même famille : celle des pyrales. Mais contrairement à cette dernière qui s’attaque aux fibres textiles, la mite alimentaire est attirée par les denrées sèches que nous stockons dans notre cuisine. Une vraie obsession pour les aliments secs : farine, riz, pâtes, céréales, biscuits… et même pour le chocolat ! Rien ne semble résister à ses mandibules.
Comme la plupart des insectes, les mites alimentaires jouent un rôle dans le grand cycle de la vie. En tant qu’insectes décomposeurs, elles participent au recyclage de la matière organique. Le problème, c’est que ce sont nos précieuses réserves de nourriture qu’elles s’empressent de « recycler » !
Il n’existe pas UN type unique de mites alimentaires mais plusieurs variétés, avec chacune ses spécialités culinaires. En France et en Europe, on trouvera plutôt :
Dans les pays chauds comme l’Inde ou le Mexique sévit aussi la pyrale indienne des fruits secs (Plodia interpunctella) capable de digérer même certains plastiques !
Bref, pour les mites alimentaires, tout aliment sec est bon à prendre : farines, semoules, riz, pâtes, biscuits, gâteaux secs, chocolat, fruits secs, céréales, café, thé…
Les mites alimentaires ne tombent pas du ciel. Elles pénètrent dans nos cuisines via :
Comment détecter la présence de ces indélicats squatteurs ?
Une fois installées, les mites alimentaires se reproduisent à une vitesse folle. Un véritable cauchemar ! Heureusement, on peut contrer la menace. Voici les gestes à adopter d’urgence face à une invasion avérée :
Mieux vaut prévenir que guérir dit-on. Voici quelques mesures préventives antiparasites à adopter :
Une mite alimentaire passe par 4 stades principaux :
En été, à 25°C, une génération se développe en 2 mois. C’est dire leur pouvoir prolifique !
La température : elle impacte beaucoup leur survie et leur vitesse de reproduction. Entre 15°C et 35°C ils prolifèrent rapidement. En dessous de 15°C, leur cycle est fortement ralenti. Au-dessus de 35°C, leur survie diminue.
Le taux d’humidité : s’il est trop faible (en dessous de 40%) cela peut aussi diminuer leurs chances de survie. Mais à partir d’un certain seuil de chaleur, l’humidité n’a plus d’influence.
Les mites alimentaires adultes (papillons) ne vivent que très brièvement : 1 à 2 semaines, le temps de s’accoupler. Leur durée de vie totale est en moyenne de 2 mois en été.
Avant l’arrivée des insecticides, nos grands-mères utilisaient des remèdes naturels répulsifs très efficaces contre les mites. En voici quelques-uns :
Autre alternative aux insecticides : les huiles essentielles dont les senteurs entêtantes incommodent les mites. À diffuser, vaporiser ou déposer près des zones infestées :
Cette méthode de lutte biologique consiste à capturer les mâles grâce à des their sexuelles. Privées de partenaires, les femelles ne peuvent plus se reproduire. Différents modèles de pièges existent :
À combiner avec un traitement aux micro-guêpes qui vient à bout des larves. Attention cependant, si l’infestation est trop importante, les pièges seuls ne suffisent pas. Faites appel à un professionnel.
Un garageage adéquat des denrées alimentaires est primordial pour les protéger. Les mites raffolent des recoins sombres et tranquilles pour pondre en paix. D’où l’intérêt de :
Autre impératif : laisser le moins possible d’interstices aux mites pour pondre leurs œufs. D’où l’intérêt des contenants hermétiques type bocaux en verre avec joint en caoutchouc. Quelques conseils :
Cela demande un peu plus de temps mais vous pourrez admirer votre belle réserve sans bestioles !
On l’a vu, le froid tue mites, larves et œufs. Une astuce imparable pour protéger vos provisions : les placer 48h au congélateur avant de les ranger au sec. Attention toutefois à ne pas abîmer la texture de certains aliments fragiles (chocolat…).
Si les méthodes naturelles (huiles essentielles, vinaigre…) et les pièges à phéromones sont de précieux alliés, ils peuvent s’avérer insuffisants face à une prolifération galopante de mites. La faute à la reproduction rapide de ces petites bêtes et à leur faculté à se dissimuler un peu partout…
Pour venir à bout d’une invasion sévère, mieux vaut avoir recours à des professionnels de la désinsectisation. Outre leur expertise du terrain, ils disposent de moyens efficaces :
N’attendez pas de voir les mites adulte voler dans votre cuisine pour réagir ! Plus vite vous traiterez le problème, moins vous aurez de dégâts. Dès les premiers signes suspects (présence de larves…), contactez un professionnel.
Sinon, faites des actions préventives : au printemps, installez des pièges à phéromones. Avant les vacances d’été, entreprenez un traitement aux micro-guêpes sur 2 mois. À l’automne, diffusez des huiles essentielles répulsives dans vos placards…
Les mites alimentaires s’avèrent donc de redoutables ennemies ! Mais face à ce fléau domestique, il existe heureusement des solutions. En combinant mesures préventives, méthodes naturelles et au besoin recours à des professionnels, on peut venir à bout de ces nuisibles.
L’essentiel étant d’adopter les bons gestes le plus tôt possible : repérage précoce, nettoyage rigoureux, confinement des denrées…