
Les Suisses traversent fréquemment la frontière pour leurs courses, cherchant à profiter des prix plus bas en France. À Annemasse, par exemple, la moitié des voitures sur les parkings des supermarchés sont immatriculées en Suisse. Ce phénomène, souvent qualifié de “tourisme d’achat”, révèle des écarts de prix significatifs pouvant atteindre 50% entre les deux pays.
Les produits de base tels que les spaghettis ou le beurre sont de 30 à 100% moins chers en France. Même les grandes marques comme Coca-Cola ou Lindt se vendent à des prix exorbitants en Suisse. Cette situation est renforcée par un marché suisse où la concurrence est limitée à quelques enseignes dominantes.
Deux raisons principales expliquent pourquoi tant de Suisses font le trajet jusqu’en France. D’abord, la vie est majoritairement plus chère en Suisse, avec des salaires qui influent sur les prix. Ensuite, le monopole exercé par des enseignes comme Migros et Coop qui contrôlent 70% du marché limite les options pour les consommateurs.

Pour mieux comprendre la différence de coût, voici un tableau comparatif de certains produits.
| Produit | Prix en Suisse (CHF) | Prix en France (EUR) | Économie (%) |
|---|---|---|---|
| Spaghettis | 1,50 | 1,15 | 30% |
| Beurre | 4,00 | 2,00 | 50% |
| Coca-Cola | 2,00 | 1,90 | 5% |
| Lindt chocolat | 5,00 | 2,50 | 90% |
Les autorités suisses commencent à limiter ce phénomène en imposant un seuil de dépenses. Un nouvel encadrement autorise des achats à hauteur de 150 euros par jour et par personne. Cependant, pour une famille de quatre, cela permet encore de faire le plein de provisions.
La situation pose un défi aux supermarchés français tels que Carrefour, Leclerc, Auchan, et Lidl, qui voient une augmentation de la clientèle. Ils ajustent donc leur stratégie pour attirer les consommateurs suisses vers leurs enseignes, tout en témoignant de l’impact du système économique helvétique sur leurs prix.
Ce phénomène de shopping transfrontalier est devenu un acte courant, et il semble que rien n’indique un ralentissement de cette tendance. Les supermarchés en France continuent d’attirer la clientèle suisse avec leurs prix attractifs. Le “tourisme d’achat” façonne le paysage économique des deux côtés de la frontière.