The Climate Clock : Un compte à rebours crucial pour notre planète
Récemment, un projet a particulièrement attiré mon attention et suscité mon intérêt : The Climate Clock, ou l’Horloge Climatique en français.
Cette initiative originale et percutante vise à nous rappeler en permanence l’urgence d’agir face au réchauffement de notre planète. En affichant un compte à rebours qui indique le temps qu’il nous reste pour limiter le réchauffement à 1,5°C, seuil critique pour éviter les pires impacts du dérèglement climatique, le Climate Clock nous met face à nos responsabilités de manière implacable.
Dans cet article, je vais vous expliquer en détail le fonctionnement et les objectifs de cette horloge pas comme les autres, vous parler des personnes impliquées dans ce projet audacieux, et surtout, analyser l’importance et la portée d’un tel message en cette période charnière pour l’avenir de l’humanité et de notre planète. Attachez vos ceintures, le compte à rebours a déjà commencé et le temps presse !
Le réchauffement climatique, une réalité de plus en plus préoccupante
Avant de plonger dans les rouages du Climate Clock, il me paraît essentiel de rappeler brièvement où nous en sommes actuellement en termes de changement climatique. Depuis plusieurs décennies maintenant, la communauté scientifique tire la sonnette d’alarme : les activités humaines, en particulier nos émissions de gaz à effet de serre liées à notre consommation effrénée d’énergies fossiles, provoquent un réchauffement sans précédent de notre atmosphère et de nos océans.
Les conséquences de ce bouleversement climatique sont déjà visibles aux quatre coins du globe : multiplication des vagues de chaleur, sécheresses et incendies géants, intensification des ouragans et des inondations, fonte des calottes glaciaires et élévation du niveau des mers, effondrement de la biodiversité… La liste des catastrophes est longue et ne cesse de s’allonger au fil des années.
Face à ce constat alarmant, la grande majorité des experts estiment qu’il est crucial de limiter le réchauffement planétaire à 1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle. Au-delà de ce seuil, le risque de basculer dans un emballement incontrôlable et irréversible du climat devient très élevé, menaçant la survie de nos sociétés et des écosystèmes dont nous dépendons.
Pour rester sous cette barre fatidique des 1,5°C, il faudrait réduire drastiquement nos émissions de CO2 d’ici 2030 et atteindre la neutralité carbone vers le milieu du siècle. Un défi colossal quand on sait que malgré les alertes répétées des scientifiques, les émissions mondiales continuent d’augmenter années après années… C’est dans ce contexte d’urgence absolue que le Climate Clock entre en scène.
The Climate Clock : Un décompte implacable pour visualiser l’urgence climatique
L’idée à l’origine du Climate Clock est en apparence très simple : afficher en temps réel une horloge qui indique le temps qu’il nous reste, au rythme actuel des émissions, avant d’atteindre le seuil critique des +1,5°C de réchauffement planétaire. Un compte à rebours géant pour matérialiser l’urgence de la situation et interpeller les citoyens comme les décideurs.
Cette horloge de l’urgence climatique a été lancée en 2015 mais a vraiment gagné en notoriété en septembre 2020 lorsqu’une installation monumentale a été dévoilée en plein cœur de New York, sur l’emblématique Union Square. Impossible de la manquer : les chiffres rouges lumineux s’étalent sur l’immense façade du bâtiment « One Union Square East », remplaçant le non moins célèbre « Metronome » qui faisait jusque-là partie du paysage.
Au moment de son installation, le Climate Clock indiquait un temps restant d’un peu plus de 7 ans avant de franchir le point de non-retour. Sept petites années pour transformer radicalement nos modes de vie et nos systèmes énergétiques. Depuis, ce décompte de l’extrême a été répliqué dans plusieurs villes du monde, de Berlin à Seoul en passant par Rome et Glasgow.
L’objectif : avoir constamment à l’esprit ce délai si court qui nous est imparti, où que l’on soit. Car c’est bien là tout l’enjeu de cette horloge : inscrire l’urgence d’agir dans notre quotidien, la rendre visible et concrète pour le plus grand nombre. Et nous rappeler, jour après jour, notre immense responsabilité collective.
Les personnes derrière le Climate Clock
Le projet Climate Clock est le fruit d’une collaboration entre de nombreux acteurs engagés dans la lutte contre le dérèglement climatique. Parmi les principaux artisans de ce décompte géant, on retrouve les artistes Gan Golan et Andrew Boyd, tous deux activistes écologistes de longue date et spécialistes de ce qu’ils appellent « l’art perturbateur », c’est-à-dire utiliser la création artistique pour bousculer les consciences.
Le duo a travaillé main dans la main avec des scientifiques du climat pour s’assurer que les chiffres affichés soient les plus précis et rigoureux possibles. Le compte à rebours se base ainsi sur les données les plus récentes concernant les émissions mondiales de gaz à effet de serre et les projections du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat).
Plusieurs institutions et organisations environnementales ont également soutenu et relayé l’initiative du Climate Clock, comme l’Université de Concordia, la Fondation David Suzuki, Future Earth ou encore le Climate Reality Project. Mais la véritable force de ce projet réside sans doute dans sa dimension participative et décentralisée.
Plutôt que de se limiter aux grandes installations dans les métropoles, les porteurs du projet encouragent tout un chacun à fabriquer sa propre horloge climatique et à l’exposer dans son environnement : à l’école, au travail, dans sa ville… Des « maker kits » sont ainsi mis à disposition pour guider pas à pas les citoyens qui souhaitent devenir acteurs du mouvement.
L’idée sous-jacente est de créer une multitude de points de pression un peu partout, en complément de la pression maintenue au plus haut niveau politique et économique. Face à l’inertie coupable de nos dirigeants, tout le monde peut et doit s’emparer du sujet, à son échelle. C’est en unissant et en synchronisant nos efforts que nous parviendrons à infléchir la courbe du réchauffement.
Greta Thunberg, ambassadrice de choix
Parmi les soutiens de poids du Climate Clock, impossible de ne pas citer Greta Thunberg. La jeune militante suédoise, devenue en quelques années une icône planétaire de la lutte contre le changement climatique, a été impliquée très tôt dans le projet. Selon plusieurs sources, elle aurait même reçu un prototype portatif de l’horloge.
Pour Greta Thunberg, le message est on ne peut plus clair : « Nous devons agir maintenant, car demain il sera trop tard ». C’est tout le sens de son combat, qui a commencé par une grève solitaire devant le parlement suédois et s’est transformée en un mouvement mondial de la jeunesse pour le climat.
Avec ses prises de parole offensives, Greta Thunberg n’a de cesse de rappeler l’extrême gravité de la situation et l’irresponsabilité des adultes qui ont le pouvoir d’agir mais ne font pas assez, pas assez vite. Son association avec le Climate Clock est donc tout sauf un hasard. Les deux portent, chacun à leur manière, le même cri d’alarme. Une convergence des luttes plus que bienvenue.
Que risque-t-il de se passer si le Climate Clock arrive à zéro?
C’est LA question que beaucoup se posent en découvrant le Climate Clock. Que va-t-il se passer concrètement si nous échouons à réduire suffisamment nos émissions de gaz à effet de serre d’ici la date fatidique ? Quelles conséquences pour notre environnement, notre santé, nos sociétés?
Si on en croit le consensus scientifique actuel, tout dépend en réalité du niveau de réchauffement que nous atteindrons, et à quelle vitesse. Les impacts seront d’autant plus dévastateurs que les températures s’envoleront. C’est pour cela que cette barre symbolique des 1,5°C est si importante.
Au delà de ce seuil, chaque dixième de degré supplémentaire augmentera considérablement les risques de catastrophes : canicules et précipitations extrêmes plus intenses et plus fréquentes, fonte irréversible des calottes glaciaires et montée des eaux encore plus rapide, effondrement des récifs coralliens… Sans oublier les millions de réfugiés climatiques chassés par les désastres.
On le voit, les enjeux sont immenses et les menaces multiples. En laissant filer le réchauffement, ce sont les fondements même de nos civilisations que nous remettons en question. Les pays les plus pauvres seront les premiers à en subir les terribles impacts mais à terme, c’est l’ensemble de la planète qui basculera dans l’inconnu.
Pourtant, aussi anxiogène soit-elle, cette horloge climatique qui égrène les secondes n’est pas là pour nous faire sombrer dans le fatalisme ou le désespoir. Au contraire! Elle est là pour nous pousser à agir, à nous mobiliser comme jamais pour éviter le pire. Car il est encore temps de changer la donne.
Les solutions existent, à nous de les mettre en œuvre
L’autre grande force du Climate Clock, c’est qu’en plus d’afficher le compte à rebours critique, il indique également en temps réel le pourcentage d’énergie d’origine renouvelable utilisée mondialement. Un chiffre encore bien trop bas (environ 12% début 2021) mais qui progresse d’année en année.
Ce « Lifeline », cette bouée de sauvetage comme l’appellent les concepteurs du projet, est essentielle car elle montre que des solutions existent et sont à notre portée. Le développement massif des énergies renouvelables comme le solaire et l’éolien, combiné à une sobriété énergétique dans tous les secteurs (transports, bâtiment, industrie, agriculture…) nous permettrait de tenir nos objectifs.
D’autres leviers sont également indispensables, de la préservation et restauration des écosystèmes naturels (forêts, zones humides, océans) qui absorbent une partie de nos émissions, au financement de l’adaptation des territoires les plus vulnérables. Sans oublier une meilleure éducation aux enjeux climatiques, pour accélérer la prise de conscience et les changements de comportements.
Mais pour que ces solutions se déploient à grande échelle, il faut une volonté politique claire et des moyens colossaux. C’est là que le bât blesse. Malgré les beaux discours, force est de constater que les actes ne suivent pas, ou alors avec un temps de retard coupable. Les lobbys des énergies fossiles continuent de peser de tout leur poids pour ralentir la transition.
Une seule option pour faire bouger les lignes : maintenir la pression, encore et toujours, à la fois sur les décideurs pour qu’ils respectent leurs engagements, sur les entreprises pour qu’elles changent leurs pratiques, et sur nous-mêmes pour adapter nos modes de vie. C’est en combinant actions individuelles et collectives que nous inverserons la tendance.
Peuples autochtones, alliés cruciaux
Dans ce combat vital pour préserver le climat et la biodiversité, les peuples autochtones ont un rôle absolument central à jouer. Trop souvent invisibilisées, les communautés indigènes sont en première ligne face aux impacts du dérèglement mais sont aussi détentrices de savoirs précieux pour mieux vivre en symbiose avec la nature.
Ce n’est pas un hasard si on estime que 80% de la biodiversité subsistant sur Terre se trouve sur les territoires des peuples autochtones. Pendant des millénaires, ces communautés ont su préserver et gérer durablement leur environnement, sans le surexploiter. Leurs connaissances traditionnelles sont un trésor à chérir.
En protégeant leurs terres ancestrales des projets industriels destructeurs, les peuples autochtones luttent activement contre le réchauffement et ses impacts. Une étude a ainsi montré que les territoires gérés par les communautés indigènes en Amazonie brésilienne avaient deux fois moins de risques de subir des feux de forêt.
Pour Kyle Whyte, professeur à l’université du Michigan et membre de la nation Potawatomi, l’avenir de la planète passera nécessairement par une meilleure collaboration entre peuples autochtones et acteurs de la transition écologique. Allier savoirs scientifiques et connaissances traditionnelles, dans le respect des droits et de la souveraineté des communautés.
Conclusion : Un réveil collectif à mener d’urgence
Au terme de cette analyse, une évidence s’impose : le Climate Clock n’est pas qu’une simple horloge, aussi grande soit elle. C’est un véritable cri d’alarme, doublé d’un appel vibrant à la mobilisation générale, tout de suite, maintenant. Parce qu’on ne négocie pas avec les lois de l