Kinésithérapie : le guide complet des études et du métier en France
Devenir kinésithérapeute est un choix d’orientation passionnant mais exigeant. Les études sont longues (minimum 5 ans après le bac), sélectives, et nécessitent motivation et persévérance. Le métier offre cependant de très bonnes perspectives d’emploi et la possibilité de travailler dans divers domaines et structures.
Quel bac choisir pour faire kiné ?
Il n’existe pas de baccalauréat spécifique requis pour s’orienter vers des études de masseur-kinésithérapeute. Cependant, un bac général avec des spécialités scientifiques telles que :
- Mathématiques
- Physique-Chimie
- Sciences de la Vie et de la Terre (SVT)
sera un très bon choix pour aborder sereinement ce parcours d’études. En effet, ces matières vous fourniront des bases solides, notamment en biologie, indispensables pour appréhender les enseignements en institut de masso-kinésithérapie.
De plus, les bacheliers généraux sont largement favorisés lors des sélections en PASS (Parcours d’Accès Spécifique Santé) ou L.AS (Licence avec Option « Accès Santé »), qui sont quasi obligatoires pour accéder par la suite aux écoles de kinésithérapie.
Gardez toutefois à l’esprit qu’un bac technologique ou professionnel n’est pas rédhibitoire pour envisager des études dans cette filière. Votre motivation et vos résultats dans le parcours préparatoire universitaire primeront sur votre bac d’origine.
Les études de kinésithérapie en France
Les études pour devenir masseur-kinésithérapeute se déroulent en deux temps :
- Une année d’études universitaires préparatoires
- Quatre années de formation professionnalisante en Institut
Examinons plus en détails chacune de ces étapes.
Les années préparatoires à l’université
La première année post-bac est déterminante, car conditionnant l’admission en Institut de masso-kinésithérapie (IFMK) l’année suivante. Trois filières universitaires s’offrent à vous :
- PASS : Parcours d’Accès Spécifique Santé
- L.AS : Licence avec option « Accès Santé »
- STAPS : Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives (plus rare et sélectif pour l’accès aux IFMK)
Ces parcours sont très sélectifs. Par exemple, en 2023, seuls 3031 étudiants ont été admis dans un IFMK sur l’ensemble du territoire. La sélection se fait sur dossier et éventuellement oral, avec une attention particulière portée aux résultats de première année de licence.
Informez-vous bien sur les universités partenaires de chaque IFMK pour optimiser vos chances d’admission par la suite.
La formation en Institut de masso-kinésithérapie
Une fois admis en IFMK, vous entamerez quatre années d’études professionnalisantes, alternant cours théoriques et stages pratiques dès la première année.
Les frais de scolarité sont variables selon que vous intégriez un IFMK public (170 à 243€ par an) ou privé (jusqu’à 9300€ par an).
Le programme est dense avec notamment :
- Anatomie
- Physiologie
- Sémiologie
- Pathologie médicale
- Rééducation et réadaptation fonctionnelle
- Masso-kinésithérapie
Vous interviendrez rapidement auprès de patients en cabinet libéral, hôpital ou centre de rééducation. Ces mises en situation concrètes sont formatrices et permettent de consolider vos connaissances.
À l’issue des quatre années, vous passerez un diplôme d’État (DE) de masseur-kinésithérapeute nécessaire pour exercer.
Faire ses études de kiné à l’étranger
De plus en plus d’étudiants français optent pour des formations de kinésithérapie à l’international, notamment en Belgique et en Espagne réputées plus accessibles (pas de numerus clausus).
Une fois votre diplôme étranger en poche, vous pouvez exercer en France après avoir effectué des démarches de validation auprès du ministère français compétent. Plus d’un kinésithérapeute sur 4 en France est ainsi diplômé à l’étranger !
Cette option séduisante comporte toutefois certains écueils :
- Procédures administratives parfois complexes
- Difficulté à trouver un premier emploi sans réseau professionnel en France
- Écarts de pratique avec les kinés formés en France
Informez-vous bien sur toutes les implications avant de vous engager.
Le métier de masseur-kinésithérapeute
Une fois diplômé, de nombreuses perspectives s’offrent à vous. Tour d’horizon des principales caractéristiques du métier.
Les compétences requises
Les qualités humaines et relationnelles sont capitales dans l’exercice quotidien de la masso-kinésithérapie :
- Sens de l’écoute et de l’observation
- Empathie
- Encouragement des patients
- Diplomatie
S’ajoutent à cela :
- De solides connaissances scientifiques, notamment en anatomie et physiologie
- Une bonne condition physique
- De la patience
- Le sens de l’analyse et de la rigueur dans l’évaluation de la progression des patients
Sans oublier l’importance de se former tout au long de sa carrière pour intégrer les dernières avancées thérapeutiques.
Les conditions d’exercice
La majorité des kinésithérapeutes (80%) s’installent en libéral, le plus souvent en cabinet de groupe. Les 20% restants optent pour un poste salarié en hôpital, clinique ou centre de rééducation.
Quel que soit votre mode d’exercice, vous évoluerez en équipe pluridisciplinaire, en lien étroit avec les médecins prescripteurs et autres professionnels paramédicaux.
Vos horaires s’adapteront à ceux de vos patients. En libéral, cela signifie amplitude importante et travail le samedi. Une bonne gestion de votre emploi du temps et de votre cabinet (secrétariat, comptabilité) seront primordiaux.
Les spécialisations possibles
Le métier de masseur-kinésithérapeute offre la possibilité de se spécialiser dans de nombreux domaines :
- Neurologie
- Pneumologie
- Gériatrie
- Pédiatrie
- Rhumatologie
- Cardiologie
- Sport
- …
via des formations complémentaires ciblées (DU, DIU).
De quoi évoluer tout au long de sa carrière !
La rémunération
Le revenu moyen d’un kinésithérapeute libéral tourne autour de 4500 euros nets mensuels à temps plein, charges déduites.
En centre ou hôpital, le salaire se situe entre 2100 et 2500 euros nets.
L’expérience, le mode d’exercice, la spécialisation et l’emplacement géographique font varier ces moyennes.
Globalement, la profession est satisfaisante d’un point de vue financier, d’autant plus que la demande de soins ne cesse d’augmenter (vieillissement de la population, essor des pathologies chroniques…).
En résumé
Bien que long et exigeant, le cursus menant au métier de masseur-kinésithérapeute a de quoi séduire :
- Nombreuses spécialisations possibles et évolutions de carrière
- Conditions de rémunération avantageuses
- Perspectives d’emploi très favorables à long terme
Si vous êtes attiré par l’univers médical, appréciez le contact humain, et disposez d’une bonne résistance physique et mentale : cette voie est peut-être faite pour vous !