
Parfois, le cinéma bouscule bien plus que nos émotions : il provoque des ondes de choc dans la réalité. George Clooney, emblème du glamour hollywoodien, saute dans l’arène d’une comédie française culte. Et Paris s’apprête à perdre ses repères. Les rues bruissent déjà d’attentes et de curiosités. Avant même le clap du premier plan, les fans scrutent la moindre info, guettent les réactions. Clooney débarque, c’est tout un pan de la pop culture qui déborde de l’écran.
Clooney, qu’on croyait réservé à l’élite des blockbusters américains, entre de plain-pied dans le microcosme des agents parisiens. Pourquoi lui ? D’abord parce qu’il habite une partie de l’année en France. Mais aussi parce que Netflix, plateforme mondiale après France Télévisions, tient à décoller les étiquettes culturelles et mixer les publics. Clooney, c’est la force d’un symbole : à 64 ans, il n’a pas “hésité une seconde“ à rejoindre la tribu, comme il l’a confié sourire aux lèvres, lors d’une projection à Los Angeles.

Dix pour cent ne ment jamais sur la difficulté d’exister quand l’image est tout. Ce mélange de codes très français (trac, failles, sarcasme) et de caméos de prestige (Juliette Binoche, Jean Dujardin, Sigourney Weaver avant George Clooney) a prouvé la puissance de son concept : dans cette agence, tout le monde a peur de n’être qu’un figurant dans la vie des autres — même les stars.
La série a réalisé un double exploit. Sur France 2, elle a fédéré jusqu’à 4,2 millions de spectateurs lors de sa première saison. Sur Netflix, le spin-off “Call my Agent” s’est hissé parmi les 30 contenus les plus regardés dans 190 pays, traduisant le succès du format dans une dizaine de langues.
Le film sort du cadre : c’est la chute et la résurrection de l’agence ASK, cinq ans après sa faillite. Andréa (Camille Cottin) rassemblera ses anciens collègues pour affronter une nouvelle tempête. L’idée n’est pas de rejouer la même partition, mais de scruter la fragilité derrière la réussite, la folie douce qui traverse ceux qui signent, ratent, ou sauvent les carrières.
À la clé : George Clooney jouera son propre rôle. Un clin d’œil ? Plus que ça : une façon pour le cinéma français de tordre le cou à la tentation du pastiche et d’oser l’auto-dérision hollywoodienne. Rien n’est dit sur la nature de son intervention, mais on murmure déjà qu’il pourrait semer la zizanie dans l’équilibre du groupe.
| Acteur | Nationalité | Rôle | Participation |
|---|---|---|---|
| George Clooney | Américain | Lui-même | Invité star |
| Camille Cottin | Française | Andréa Martel | Protagoniste |
| Laure Calamy | Française | Noémie Leclerc | Principale |
| Thibault de Montalembert | Française | Mathias Barneville | Principale |
| Grégory Montel | Française | Gabriel Sarda | Principale |
| Nicolas Maury | Française | Hervé André-Jezack | Principale |
| Sigourney Weaver | Américaine | Elle-même | Caméo saison 4 |
Camille Cottin et Clooney, déjà complices depuis la saga Nespresso, partagent une énergie singulière : ils savent jouer sur la corde sensible du public franco-américain. Les autres membres du casting, réunis après des années de tournages séparés, incarnent l’arrogance, la peur, l’amitié et la tendresse. Ce film agite la question du “star power” : pourquoi la France ose-t-elle désormais inviter l’Amérique dans ses projets phares ? Parce que l’internationalisation est synonyme de survie pour les formats culturels… et un casse-tête pour les agents !
Dominique Besnehard, créateur, raconte que réunir les stars fut “plus dur que voler les bijoux du Louvre”. George Clooney, interrogé par Variety, plaisante sur le vol récent du Louvre, s’amusant qu’en tant que “voleur professionnel” (référence à Ocean’s Eleven), il était “très fier des gars”. Ce détachement rieur fait écho à l’ironie centrale de Dix pour cent : tout le monde joue un rôle, et personne ne sait vraiment où il finit.
Un agent, dans la série, confiait un jour : “La célébrité, c’est comme une voiture sans frein sur le périphérique : tu peux l’admirer, mais tu sais que ça va finir dans le décor.”
En 2025, Clooney est l’un des dix acteurs les plus recherchés sur les moteurs en France, et le seul véritable pont entre comédie dramatique et engagement humanitaire. Les audiences attendues pour le film tournent autour des 7 à 8 millions de vues la première semaine sur Netflix France, et jusqu’à 30 millions à l’international si le bouche-à-oreille s’emballe.
Ce choix de casting n’est pas anodin. Selon une étude publiée en septembre 2025, le “star power” d’une tête d’affiche internationale augmente l’arrivée de nouveaux abonnés Netflix de 5 à 11 % lors de la sortie d’une production localisée.
Le film ne se contente pas de broder sur le succès. Il pique là où cela fait mal : burn-out, trahisons, négociations, impasses morales. L’agence ASK n’est jamais un havre, mais toujours un champ de batailles de l’ego, parfois un théâtre du désespoir. Clooney sert ici de catalyseur : il incarne un rêve, mais aussi l’éphémère de la réussite. Accepter de jouer “soi-même” dans Dix pour cent, c’est paradoxalement se déshabiller devant des millions de regards.
Les fans attendent désormais la confirmation : le film renversera-t-il les tabous du métier ? Imitera-t-il la fantaisie des caméos américains ou inventera-t-il une nouvelle narration franco-française ? C’est la grande question, la “tension” qui traverse ce projet.
Certains craignent que “Dix pour cent – le film” dilue la singularité de la série, d’autres rêvent à un choc d’ouverture : et si c’était la première pierre d’un cinéma européen à la fois local, universel et drôle ? On l’oublie trop souvent : il faut de l’audace pour inviter, sans complexe, une icône mondiale et lui demander d’improviser dans un décor où les fêlures sont plus importantes que les récompenses.
Les anecdotes s’accumulent déjà : Clooney aurait demandé à visiter les coulisses du tournage avant de signer, voyant dans cette expérience un “voyage initiatique” vers une nouvelle façon de penser la célébrité.