Culture

De vrais mensonges : une comédie romantique pleine de quiproquos

Le synopsis

De vrais mensonges est une comédie romantique française réalisée par Pierre Salvadori, sortie en 2010. Le film met en scène un triangle amoureux rocambolesque entre 3 personnages principaux incarnés par un casting de choix :

  1. Émilie, la patronne d’un salon de coiffure, interprétée par Audrey Tautou
  2. Jean, son employé timide et secrètement amoureux d’elle, joué par Sami Bouajila
  3. Maddy, la mère d’Émilie, déprimée depuis que son mari l’a quittée, à qui Nathalie Baye prête ses traits

Tout commence lorsqu’Émilie reçoit une magnifique lettre d’amour anonyme. Après l’avoir jetée, elle se ravise en réalisant qu’elle pourrait redonner le moral et l’envie de vivre à sa mère en la lui faisant passer pour un admirateur secret. Sans le savoir, elle envoie ainsi à sa mère la déclaration enflammée que lui a écrite Jean, trop timide pour la lui avouer en face.

Folle de joie de cette missive qui la sort de sa déprime, Maddy attend avec impatience une nouvelle lettre. Émilie se résout donc à lui en écrire une autre elle-même. Mais sa mère se rend vite compte que le style est différent de la première lettre… S’enchaîne alors une cascade de quiproquos, de malentendus et de mensonges dans lesquels s’empêtrent les personnages, pour notre plus grand plaisir !

La patte de Pierre Salvadori

On retrouve dans cette comédie romantique tout ce qui fait la « patte » du réalisateur Pierre Salvadori et qu’on avait déjà pu apprécier dans ses films précédents comme Hors de prix ou Cible émouvante :

Des personnages en manque de confiance en eux, complexés
La timidité comme obstacle à exprimer ses sentiments
Des quiproquos et malentendus en cascade
L’art de se faire passer pour ce qu’on n’est pas et la peur d’être démasqué
La culpabilité de celui qui s’est embourbé dans des mensonges par excès de gentillesse

Pierre Salvadori excelle à mettre en scène avec tendresse et humour ces anti-héros maladroits et touchants. Il s’amuse à les confronter à des situations qui les dépassent, souvent par leur propre faute, et nous fait rire de leur façon de s’en dépêtrer tant bien que mal.

Le réalisateur insuffle ainsi à ses comédies romantiques un ton décalé, une folie douce et poétique qui les rend uniques. Il joue avec les codes du genre pour mieux les détourner et nous surprendre. Sous ses airs de comédie légère, De vrais mensonges est aussi une réflexion subtile sur le couple, la famille, la difficulté de communiquer et d’être soi-même.

Un trio d’acteurs au sommet

Pour incarner ce trio improbable, Pierre Salvadori a rassemblé trois acteurs excellents, qui crèvent l’écran dans cette comédie :

Audrey Tautou, parfaite en patronne pétillante mais un brin égoïste, qui se retrouve prise à son propre piège. L’actrice révélée dans Le fabuleux destin d’Amélie Poulain apporte tout son charme et sa fraîcheur.
Sami Bouajila, touchant en homme timide et mal dans sa peau, qui peine à exprimer ses sentiments. Révélation des Témoins de André Téchiné, il trouve ici un rôle taillé sur mesure pour son jeu tout en retenue et en délicatesse.
Nathalie Baye, hilarante et émouvante en mère cabossée par la vie qui retrouve foi en l’amour. Actrice époustouflante depuis plus de 40 ans, elle irradie le film de sa présence solaire.

Le trio fonctionne à merveille, chacun dans un registre différent, du burlesque au poétique en passant par le décalé. Une alchimie réjouissante qui faisait dire au réalisateur que le casting s’est imposé comme une évidence, les essais de Sami Bouajila n’ayant duré que 5 minutes !

Pierre Salvadori offre à ses comédiens des dialogues ciselés, drôles et tendres, qui sonnent toujours juste. Il réussit le pari de tenir le spectateur en haleine de bout en bout avec une mécanique de quiproquos millimétrée, sans temps morts.

Les secrets de tournage

Le film a été tourné en grande partie à Sète, charmant port de pêche du sud de la France. Pierre Salvadori et son équipe y ont passé six semaines pour filmer les scènes extérieures qui donnent son cachet au film.

Les habitants se souviennent encore de la bonne ambiance qui régnait sur le tournage. Les comédiens, ravis de travailler ensemble, plaisantaient beaucoup entre les prises. Pierre Salvadori dirigeait ses acteurs avec enthousiasme, n’hésitant pas à improviser au fil des scènes pour enrichir le scénario.

Le réalisateur, qui aime tourner en décors naturels pour donner de l’authenticité à ses films, avait choisi Sète pour son côté populaire et coloré. Il s’est approprié la ville, faisant du port, des ruelles et des canaux autant de décors à ciel ouvert apportant du cachet aux scènes.

Nathalie Baye, originaire de la région, était ravie de revenir sur ses terres. Avec sa générosité habituelle, elle n’hésitait pas à prendre des photos et à discuter avec les Sétois entre deux prises. Une proximité et une simplicité que l’équipe et les habitants ont beaucoup appréciées.

L’accueil du public et de la critique

Lors de sa sortie en salles en décembre 2010, De vrais mensonges a séduit le public, attirant plus d’un million de spectateurs. Le bouche-à-oreille a fonctionné pour cette comédie romantique atypique, portée par un trio d’acteurs vibrants.

Les spectateurs ont été conquis par l’humour décalé du film, ses dialogues étincelants, ses personnages attachants et ses quiproquos irrésistibles. Beaucoup sont ressortis de la séance le sourire aux lèvres, séduits par cette comédie feel-good qui fait du bien.

La critique a elle aussi été au rendez-vous, saluant unanimement la réussite de Pierre Salvadori. Les journalistes ont loué son sens du rythme, sa direction d’acteurs inspirée, son écriture ciselée. Ils ont été sensibles à la façon dont le film mélangeait humour et émotion avec un équilibre parfait.

Plusieurs critiques ont souligné la justesse avec laquelle le film abordait des thèmes de société comme la solitude, le manque de communication, la peur du rejet. Sous ses airs de comédie légère, De vrais mensonges était aussi vu comme un film profond et touchant, servi par des acteurs au sommet de leur art.

L’héritage du film

Douze ans après sa sortie, De vrais mensonges reste une comédie romantique atypique et attachante, qui ne vieillit pas. Le film a confirmé tout le talent de Pierre Salvadori pour insuffler une folie douce et poétique au genre, en s’amusant à détourner ses codes avec malice.

Le trio d’acteurs époustouflants laisse une trace indélébile dans la mémoire des spectateurs. Audrey Tautou, Sami Bouajila et Nathalie Baye forment un attelage improbable mais vibrant, qui fonctionne à merveille. Chacun trouve un rôle taillé sur mesure, lui permettant de déployer toute sa palette de jeu.

Avec le recul, De vrais mensonges apparaît comme un modèle d’écriture de comédie romantique, qui parvient à surprendre et émouvoir en permanence sans rien perdre de son rythme. Chaque réplique fait mouche, chaque situation est irrésistible, les personnages attachants de bout en bout.

Le film prouve qu’on peut faire une comédie populaire et exigeante, accessible et subtile, drôle et émouvante. Un équilibre difficile dont Pierre Salvadori avait déjà le secret et qu’il continue depuis de cultiver, de En liberté ! à La petite bande. De vrais mensonges reste un sommet dans sa filmographie.

Cette comédie romantique pas comme les autres a aussi été le terrain de jeu rêvé pour des acteurs immenses, qui ont pu y déployer tout leur talent comique. Pierre Salvadori a su créer pour eux des personnages de comédie inoubliables, délicats et burlesques, féroces et touchants.

Conclusion

Film feel-good par excellence, De vrais mensonges est de ces comédies qui réchauffent le cœur et donnent le sourire par sa folie douce communicative. Pierre Salvadori y tricote une mécanique de quiproquos et de malentendus millimétrée, qui met en valeur ses acteurs à la perfection.

Porté par un trio étourdissant, le film ne perd jamais son rythme, alternant burlesque et poésie, tendresse et cruauté. Sous ses airs de comédie romantique légère, il offre une réflexion subtile sur le couple, la famille, la communication. Une irrésistible histoire de faux-semblants et de maladresse, qui résonne en chacun de nous.

Douze ans après sa sortie, De vrais mensonges n’a pas pris une ride et continue d’enchanter les spectateurs. La preuve qu’une comédie populaire peut être synonyme d’exigence et de finesse. Un modèle d’écriture et d’interprétation, porté par un réalisateur et des acteurs au sommet de leur art. Une pépite à (re)voir sans modération !

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