Depuis plus d’une décennie, American Horror Story s’est imposée comme une anthologie incontournable dans l’univers des séries télévisées d’horreur. Chaque saison offre un microcosme d’épouvante et de mystère qui captive autant qu’il divise. Mais si l’ensemble forme un panorama fascinant du genre, toutes les saisons n’atteignent pas le même degré d’excellence. En 2025, avec onze saisons déjà diffusées et une douzième en cours de diffusion, il est temps de plonger dans un classement détaillé, confrontant critique et passionnés, pour déterminer quelles sont les saisons les plus iconiques et celles qui, malgré leurs ambitions, ont déçu.
Il faut bien commencer quelque part, et malheureusement la saison 12 intitulée Delicate s’impose comme la moins réussie de la saga. Cette tentative de renouveau, orchestrée en partie par Halley Feiffer, marque un virage vers une peur plus psychologique et une ambiance mystérieuse éloignée du surnaturel traditionnel. Pourtant, derrière cette innovation apparente se cache une intrigue qui peine à convaincre.
Le pitch de départ, centré sur Anna Victoria Alcott, actrice hollywoodienne traquée par des forces obscures essayant de saboter sa grossesse, présentait un potentiel intéressant et original. Le casting se distingue notamment par la présence inattendue mais remarquable de Kim Kardashian, dans un rôle taillé sur mesure, qui crée un vrai choc parmi les fans habitués aux visages familiers de la série. Cette saison donne l’impression de vouloir casser les codes et d’éviter les gimmicks classiques, avec une approche ancrée dans l’horreur psychologique plus fine et subtile.
Cependant, cette saison s’égare vite. Le scénario complexe et parfois obscur se noie dans une multitude de flashbacks et d’hallucinations qui embrouillent plus qu’ils n’éclairent. Des mystères non résolus, comme le rôle du mari d’Anna, les poupées et les araignées, laissées en suspens, trahissent un manque de maîtrise narrative. Au lieu d’offrir un climax abouti, l’épisode final bâclé donne l’impression aux spectateurs d’avoir assisté à une saison inachevée où beaucoup d’éléments ne font que survoler leurs promesses initiales. Ce défaut majeur, ajouté à un goût de déjà-vu avec le retour à des thématiques satanistes classiques, nuit grandement à l’impact global de la saison.
Pour comprendre la place qu’occupe Delicate dans la série, il est intéressant de la comparer à d’autres saisons moins appréciées, notamment pour ses erreurs narratives. Un cas où innovation ne rime pas toujours avec succès offre une leçon importante quant aux attentes des fans, curieux mais exigeants. Ceux désireux d’explorer les évolutions du genre pourront néanmoins y trouver quelques pistes exploratoires inédites, mais sans la cohésion voulue.
Avant de plonger dans les saisons favorites des fans, revenons sur l’une des plus audacieuses tentatives : la dixième saison, intitulée Double Feature. Ce format se divise en deux histoires distinctes : une plongée dans un univers marin fantastique et une autre dans un récit extraterrestre des plus classiques.
La première partie, baptisée Red Tide, suit Harry, un scénariste rongé par le syndrome de la page blanche, qui sombre dans la dépendance à une mystérieuse pilule noire pour retrouver son pouvoir créatif. Le cadre désolé d’une station balnéaire inquiétante et l’atmosphère oppressante promettaient un regard neuf sur le genre. La deuxième intrigue, Death Valley, située en 2021, imagine une conspiration extraterrestre autour d’une clinique inséminatrice cherchant à créer le parfait hybride humain-alien. Ces deux intrigues combinées apportent une diversité ambitieuse rarement vue dans les séries télévisées d’horreur.
Toutefois, si le concept séduit par son innovation, la réalisation déçoit. La séparation des arcs narratifs en une seule saison réduit le temps dédié à leur développement, provoquant un éparpillement affectant la cohérence du récit. Les histoires sont racontées trop rapidement, au point de laisser le spectateur sur sa faim. Le recours aux Nosferatus 2.0, des vampires repensés, fait partie des éléments qui sentent le réchauffé, alors même que la saison promettait une plongée aquatique plus originale. Le retour des figures emblématiques Sarah Paulson et Evan Peters est à souligner, mais ne suffit pas à sauver une saison qui fait regretté qu’elle ne soit pas scindée en deux saisons complètes distinctes.
Cette saison reflète un problème récurrent dans la série : une difficulté à conclure ses arcs narratifs avec la maturité qu’ils exigent. Elle témoigne aussi d’un désir manifeste des créateurs d’avancer vers de nouveaux territoires, parfois au prix de sacrifier la qualité narrative pour la quantité d’idées. D’autres séries comme certaines grandes productions américaines souffrent également de cette double-intrigue qui ne tient pas toujours ses promesses.
Dans la frénésie des débats politiques et sociaux qui ont secoué l’Amérique post-2016, la saison Cult se démarque par son ancrage très réaliste dans les névroses contemporaines. Ally, une femme submergée par ses multiples phobies, vit dans un quartier bourgeois où l’arrivée de Kai, un personnage charismatique et manipulateur, engendre la naissance d’une secte. Cette dernière sème la peur et le chaos à l’image d’une société fracturée par la politique.
La force de cette saison est d’avoir utilisé l’horreur pour sonder la psyché américaine et dresser le portrait d’une division culturelle et politique exacerbée. Sarah Paulson y retrouve un rôle intense, qui explore avec justesse la paranoïa et l’angoisse, des sentiments très actuels. Les maux réels – haine politique, peurs sociales, radicalisation – sont incarnés par des clowns tueurs, symbole maladroit mais efficace de l’absurdité d’un climat délétère.
Mais Cult ne convainc pas tout à fait dans son exécution. L’accumulation des personnages et des intrigues donne un sentiment de chaos plutôt que de tension construite. L’usage excessif des jeux entre hallucinations et réalité fait parfois basculer la narration dans la confusion. Par ailleurs, l’absence quasi-totale de frissons authentiques nuit à l’atmosphère, malgré les qualités dramatiques évidentes.
Cette saison n’est pas la plus invite à la détente pour un fan cherchant l’horreur pure, mais elle marque un tournant en élargissant la série vers un commentaire social. Dans ce sens, Cult peut être vu comme une œuvre hybride où les frontières entre thriller psychologique et série d’horreur se brouillent, rappelant que la peur est aussi ce que l’on vit au quotidien. Pour d’autres perspectives sur les meilleures séries contemporaines, la source NR Magazine propose un panorama varié.
Littéralement intitulée Apocalypse, cette huitième saison dépeint un futur nucléaire et luttant pour survivre dans un univers dévasté. Des survivants sélectionnés par la mystérieuse Coopérative sont confinés dans des bunkers, où les tensions et les fractures humaines vont exploser autant que le monde extérieur.
Original par son audace, cette saison assume enfin son héritage en réunissant les personnages de saisons précédentes comme Coven et Murder House, offrant un crossover très attendu par les fans de la première heure. La première moitié propose une fresque tendue où le post-apo est analysé sous des angles inédits pour la série, notamment via la sélection génétique et la survie. L’ambiance est immersive, portée par des enjeux crédibles et une mise en scène soignée.
Cependant, ce brassage d’éléments cultes devient parfois un frein à la construction cohérente d’un récit. La saison souffre d’un scénario tirant dans toutes les directions, incorporant des flashbacks, du satanisme et d’autres thématiques surchargées, qui brouillent le propos. Le final laisse ainsi un goût d’inachevé, voire de confusion, dans une intrigue qui avait pourtant un potentiel énorme.
Apocalypse incarne une tendance d’American Horror Story à mixer références et univers sans toujours en maîtriser la totalité. Pour les amateurs de récits post-apocalyptiques, cette saison offre un cadre riche, mais pour les puristes de l’horreur psychologique, elle peut sembler trop confuse. Pour une expertise pointue sur les films et séries d’horreur incontournables, le panorama reste toujours essentiel.
La saison 9, sobrement nommée 1984, est un hommage évident aux slashers des années 80. Le pitch est simple : cinq amis deviennent moniteurs dans un camp d’été isolé, coincés avec un tueur psychopathe appelé monsieur grelot, fraîchement évadé d’une prison. Cette structure minimaliste mise sur la nostalgie et le pastiche.
L’esprit de la saison est délibérément loufoque et campy, une invitation à s’amuser et à savourer le spectacle sans jamais oublier la dimension parodique. Les meurtres d’ados qui tombent dans tous les sens créent un rythme dynamique, et le casting renouvelé captive grâce à des personnages volontairement clichés mais plaisants.
La mise en scène tire profit de références culturelles très actuelles, donnant parfois l’impression d’un mix entre Stranger Things et les classiques du genre. Mais là réside aussi sa limite : la saison semble figée dans une entorse constante à la sobriété, multipliant les menaces surnaturelles et rebondissements multipliant la confusion.
Cette saison s’adresse principalement aux fans nostalgiques et aux amateurs du genre slasher. En 2025, ce genre rétro connaît un regain d’intérêt, comme le montre également la sortie attendue de la saison 5 de Stranger Things. Malgré ses défauts, 1984 reste une saison divertissante qui rappelle l’importance du style dans l’horreur télévisuelle.
L’une des plus originales des incarnations d’American Horror Story arrive avec la saison 6, My Roanoke Nightmare. Celle-ci adopte un ton méta en combinant fiction et pseudo-documentaire found-footage, s’inspirant clairement des émissions télévisées paranormales populaires aux États-Unis.
L’intrigue suit un couple emménageant dans une maison hantée à Roanoke, Tennessee, mais la narration se dédouble rapidement entre les événements passés, la reconstitution télévisuelle, et un virage surprenant à mi-saison où réel et fiction se mélangent. Ce choix casse les habitudes des fans et offre un nouveau souffle à la série.
Le tout est consolidé par un casting imparable, avec Sarah Paulson et Kathy Bates, qui jouent un double jeu de personnages et de leurs doublures. L’horreur y est à la fois psychologique et graphique, avec des scènes très sanglantes, qui rappellent les films de torture porn. C’est une saison audacieuse, toujours à la limite entre génie et chaos.
Malgré son audace, cette saison a souffert d’un démarrage lent et d’une dispersion thématique. Le mélange homage à la folk horror et found-footage ne convainc pas toujours, et certains passages paraissent confus. Néanmoins, il s’agit d’un tournant narratif fascinant, démontrant que la série ne craignait pas de se renouveler, comme on peut le découvrir chez les meilleurs showrunners confrontés à la fatigue d’un format à succès.
Quand on évoque les saisons les plus iconiques, impossible de ne pas commencer par la première, Murder House (2011). Une famille s’installe dans une maison hantée où les drames passés reviennent hanter chaque pièce. Sous des airs classiques, cette saison a su capter l’essence du genre avec une maîtrise rare, mêlant provocation, frissons et une galerie de personnages fascinants. On y trouve notamment des passages devenus cultes, comme les multiples visages de Moira O’Hara ou la figure de l’homme en latex, incarnation d’une horreur à la fois symbolique et palpable.
Mais c’est surtout la saison 2, Asylum (2012), qui déchaîne encore aujourd’hui la critique la plus enthousiaste. Dans un asile psychiatrique des années 60, la série explore les frontières de la folie, de la religion, et des dérives médicales avec une intensité rare. Jessica Lange y trouve un rôle central magistral, opposée à Sarah Paulson dans une confrontation mémorable. L’ambiance baroque, le mélange genres – thriller, horreur, science-fiction avec ses intrigues d’aliens –, rendent cette saison dense et inoubliable.
Ces saisons restent un modèle du genre et témoignent du potentiel d’American Horror Story lorsqu’elle équilibre habilement horreur et psychologie. Elles font partie des choix évidents pour ceux qui cherchent à découvrir la série avec les meilleures chances de vibrer d’effroi. Parmi de nombreux films préférés du public, ces deux saisons sont des jalons majeurs à franchir pour comprendre l’influence de la série.
Convoquons désormais deux saisons qui, bien qu’imparfaites, se sont imposées comme des incontournables par leur esthétique et thématiques fortes : Coven (saison 3) et Freak Show (saison 4). Coven transporte le spectateur dans une Nouvelle-Orléans mystique, où sorcières, vaudou et rivalités ancestrales donnent le ton d’un soap horrifique particulièrement pince-sans-rire. L’ambiance légère, teintée d’humour et de bitch fest, tranche avec les drames plus lourds, attirant un public plus large.
Freak Show, quant à elle, a plongé dans le cirque forain des années 50, explorant la marginalité avec une intensité émotionnelle marquée. Portée par Jessica Lange dans son dernier grand rôle à la série, cette saison est un hommage au film culte « Freaks » de Tod Browning. Elle aligne monstres, clowns et mélancolie, mais est parfois freinée par un excès de personnages et d’intrigues.
Ces saisons incarnent parfaitement le positionnement d’American Horror Story : une série qui multiplie les registres, mêlant horreur conventionnelle, drame psychologique et ironie mordante. Ce sont des étapes essentielles pour tout fan, nourrissant la controverse quant à la meilleure période de la série. On peut consulter des dossiers sur les meilleurs mangas et séries cultes pour comparer les dynamiques narratives à long terme.