
Il y a maintenant quatre ans, la crise des sous-marins plongeait l’Australie dans une tempête diplomatique. À l’époque, le pays adoptait un nouvel accord avec les États-Unis et le Royaume-Uni pour acquérir des sous-marins nucléaires, entraînant l’annulation d’un contrat signé avec la France. Aujourd’hui, l’Australie commence à se demander si elle recevra jamais ces navires promis. Les doutes grandissent, notamment concernant la capacité des Etats-Unis à produire ces sous-marins dans les délais impartis.
La coopération militaire entre l’Australie, les États-Unis et le Royaume-Uni, connue sous le nom d’AUKUS, a pour but de contrer l’influence croissante de la Chine dans l’Indo-Pacifique. Alors que cet accord semblait initialement renforcer la défense australienne, aujourd’hui, les craintes s’intensifient. Le contrat français, qui impliquait l’acquisition de 12 sous-marins de Naval Group, estimé à plus de 55 milliards d’euros, a été abandonné sans égard.

Ce changement stratégique a engendré une crise diplomatique significative, entraînant le rappel des ambassadeurs français. Jean-Yves Le Drian, l’ancien ministre des affaires étrangères, parlait même d’un « coup dans le dos ». Alors qu’on s’interrogeait sur les retombées de cette décision, l’Australie élargissait ses horizons militaires, avec l’espoir de bénéficier d’une technologie de pointe en matière de sous-marins.
Cependant, les promesses américaines semblent s’évanouir. Un article de Ben Doherty, journaliste pour The Guardian, soulève des questions cruciales sur la capacité des États-Unis à honorer leur accord. En raison de divers problèmes de production, il se pourrait que les sous-marins prévus n’arrivent jamais sous le contrôle de l’Australie, ce qui a suscité de vives inquiétudes au sein du gouvernement australien.
Le débat se pose : l’Australie pourrait-elle devenir une simple base d’opérations pour la marine américaine ? Ben Doherty établit que ces sous-marins, bien que physiquement stationnés en Australie, pourraient rester sous commandement américain, ne laissant ainsi que peu de souveraineté à Canberra.
À l’ombre de ce doute, les voix s’élèvent pour réévaluer la confiance États-Unis en tant que partenaire. L’ancien Premier ministre Malcolm Turnbull s’inquiète que l’Australie pourrait se retrouver sans sous-marins, nécessitant une réévaluation de sa propre défense. Alors que l’industrie navale américaine peine à se relever de la pandémie, la construction d’un seul sous-marin a actuellement besoin de plus de cinq ans, un processus alambiqué qui ne laisse présager rien de bon.
Les retards causés par la pandémie ont mis en lumière les fragilités de l’industrie de défense. Alors que l’Australie contemplait un avenir militaire prometteur, les incertitudes du présent la poussent à remettre en question la viabilité de sa collaboration militaire avec les États-Unis.
| Type de sous-marin | Origine | Statut |
|---|---|---|
| Sous-marin français (Attack) | France | Annulé |
| Sous-marins nucléaires (AUKUS) | États-Unis | En attente |
La question de la livraison commandes États-Unis est devenue un sujet brûlant sur diverses plateformes, et chaque nouvel article alimente le débat public. Les Australiens, pris dans le tourbillon de cette incertitude, cherchent des réponses et un nouveau chemin vers l’autonomie militaire.