
Dans l’univers turbulent des séries télévisées à suspense et drame, la saison 2 de Tulsa King s’impose encore une fois comme un événement incontournable sur Paramount+. L’arrivée de Sylvester Stallone dans le rôle principal a pigé très fort les attentes, mais cette nouvelle fournée est loin de faire l’unanimité. Entre une intrigue en roue libre, un héros surdimensionné et une production marquée par des aléas, cette suite cristallise à la fois fascination et controverses. Notre analyse approfondie de ce phénomène du divertissement explore les raisons de ce culte inattendu et discute pourquoi certains critiques restent sceptiques face à ce drame télévisuel à la fois puissant et plombé.
Le succès initial de Tulsa King en 2022 a rapidement propulsé la série sur le devant de la scène du streaming via Paramount+, séduisant un public avide de drames mafieux puissants. La première saison, même si parfois critiquée pour son rythme inégal, s’est suffisamment démarquée pour engager une saison 2 avant même la fin de sa diffusion. Toutefois, dès le départ, des bouleversements en coulisses ont marqué sa gestation.
Le départ du showrunner Terence Winter — scénariste et réalisateur reconnu pour son travail sur des séries cultes — a jeté une ombre notable sur la progression de la saison 2. Son absence a été douloureusement ressentie, la série s’éparpillant dans ses ambitions, tant sur la trame narrative que dans la gestion des personnages. Le retour tardif de Winter comme simple scénariste n’a pas suffi à consolider cette saison, livrant un produit moins cohérent et plus controversé que son prédécesseur.
Cette ambiance trouble a contribué à forger une atmosphère de tension palpable non seulement devant les caméras, mais également dans la réception critique. Il faut noter que la série, signée Taylor Sheridan, dont le flair pour le western moderne trouve un écho dans ce drame, voit ici son style mis à rude épreuve face à cette instabilité.
Impossible de dissocier Tulsa King de la figure imposante de Sylvester Stallone. Dès la première saison, le rôle de Dwight Manfredi a été pensé pour mettre en lumière l’ex-boxeur devenu star de la mafia. Dans la saison 2, cette caractérisation atteint un point d’orgue qui divise.
Plutôt que de montrer les failles profondes d’un homme marqué par son passé sanglant, la série semble préférer brosser un Stallone invincible, presque mythologique. Le personnage est surpuissant, doté d’une intelligence hors normes, et d’un charisme incontesté. Cette idéalisation exagérée provoque chez certains spectateurs un effet d’éloignement, car elle supprime toute tension dramatique – comment craindre un héros que rien n’arrive à déstabiliser ?
Un épisode clé illustre bien ce phénomène : à peine sorti de prison, Dwight gagne son procès sans même avoir d’avocat, rivalise avec une multitude d’ennemis et finit par rallier tout Tulsa à sa cause en une poignée de jours. Le surnom « Le Général » lui colle désormais à la peau, soulignant un leadership indiscutable dans l’univers mafieux en pleine recomposition.
Cette exagération alimente la controverse car elle enferme Stallone dans ce qu’on pourrait appeler une « bulle de culte » : adoré des fans, mais critiqué pour un manque de nuances. Cela crée aussi une forme d’egotrip où la figure de l’acteur écrase le reste du casting, rendant difficile l’empathie ou le développement organique des personnages secondaires.
Si le personnage de Dwight Manfredi est au cœur de la série, les seconds plans peinent à exister en dehors du rayonnement du héros. La saison 2 retient malheureusement beaucoup moins l’attention dans ses portraits secondaires. La plupart des protagonistes gravitent autour de Dwight et servent surtout à en renforcer l’aura : admiration absolue, loyauté sans faille, voire complaisance affirmée.
La fille de Dwight, Tina, illustre bien ce schéma : elle préfère se montrer militaire et armée, arborant fièrement sa loyauté plutôt que d’interroger véritablement son père ou s’émanciper. Cette vision d’une famille mafieuse fondée sur l’honneur et la fidélité suscite autant d’intérêt que de reproches – car le récit tend à gommer tout élément plus progressif ou critique, moquant et caricaturant sans nuance ces dialogues autour d’une école par exemple.
Ces relations réduisent l’intrigue à un cercle répétitif où les conflits sont rarement profonds. La série aurait pu capitaliser sur ces figures pour renouveler et humainiser ce monde de gangsters, mais elle choisit souvent la facilité, ce qui creuse un fossé entre le scénario et les attentes contemporaines, notamment dans un contexte générationnel en 2025 où les spectateurs recherchent plus de complexité psychologique et de diversité.
Au cœur de ce drame mafieux, on attend d’une saison 2 qu’elle rehausse la tension et agrandisse la portée du conflit. Pourtant, la guerre de gangs et les luttes pour le territoire, la drogue et le pouvoir semblent étouffées sous le poids d’un héros infaillible et d’une écriture parfois dissipée.
Les ennemis abondent (incarnés notamment par Frank Grillo et Neal McDonough), mais leurs attaques sont systématiquement désamorcées par un Dwight omniprésent. En conséquence, les péripéties s’enchaînent sans générer le chaos ou la gravité attendus. Le suspense s’effrite au fil des épisodes, malgré un potentiel évident pour installer une atmosphère angoissante.
Un retournement de situation spectaculaire aurait dû donner un coup de fouet durant la dernière partie, mais même le cliffhanger final peine à faire oublier plusieurs épisodes de somnolence. Cette situation interroge sur les conséquences réelles du départ de Terence Winter et sur les limites d’un travail collectif en terrain miné par les ego, notamment celui de Stallone.
La réception de la deuxième saison de Tulsa King ne fait pas consensus. D’un côté, une base de fans inconditionnels continue d’attendre en masse chaque épisode sur Paramount+, enthousiasmée par l’incarnation brute et omniprésente de Sylvester Stallone. De l’autre, la critique pointe du doigt un produit bancal, parfois creux, manquant d’innovation et s’appuyant trop lourdement sur une formule qui tourne en rond.
Il n’est pas rare de lire des commentaires qualifiant la série de culte controversé, témoignant d’une polarisation forte. Ce qui fonctionne pour certains par son hommage quasi mythologique à un héros vintage semble agacer d’autres : la caricature du machisme, le traitement superficial des personnages féminins, et une histoire qui peine à décoller.
Ce paradoxe reflète une série à l’image éclatée : culte pour ses héros, controversée pour sa forme et ses choix thématiques. Cette dualité nourrit sans doute son succès en 2025, preuve que dans l’univers du entertainment, le débat et la polémique participent activement à la visibilité d’une œuvre.
Malgré ses défauts et ses controverses, Tulsa King conserve une place importante dans le catalogue des séries dramatiques de Paramount+. Son univers mafieux, transposé en Oklahoma, offre une bouffée d’air frais par rapport aux centres urbains habituels de ce genre.
La série fait également partie des titres que l’on retrouve régulièrement dans les listes des meilleures séries à découvrir cette année, au même titre que d’autres productions incontournables. Cette présence est notamment soulignée par des médias spécialisés, qui apprécient son côté brut et son audace scénaristique, malgré ses imperfections.
En résumé, Tulsa King saison 2 reste un divertissement riche malgré ses défauts, ayant su imposer sa patte dans un genre saturé et parfois redondant. Son exploration de la construction d’un empire mafieux par un vétéran du crime moderne conserve un intérêt certain, même si le débat reste ouvert sur sa portée pérenne.
Sur le terrain formel, la saison 2 de Tulsa King présente un travail de réalisation ambitieux mais inégal. La photographie exploite efficacement les paysages de Tulsa pour révéler une ambiance crue et parfois oppressante propre au drame criminel. Les plans larges alternent avec des scènes d’intérieur intenses, mais parfois le rythme du montage casse la tension et dilue l’impact dramatique.
Au niveau de l’écriture, les dialogues oscillent entre le tranchant caractéristique du genre mafieux et des moments où la banalité prend le dessus. Certaines scènes marquantes sont noyées dans une narration qui tend à l’autosatisfaction et manque de souffle. On y retrouve des archétypes classiques que le scénario peine à transcender, légèrement plombés par des longueurs inutiles.
Ces choix artistiques participent aussi à la réception mitigée des nouveaux épisodes. En 2025, le public attend une sophistication narrative plus poussée, notamment avec l’émergence d’une audience plus exigeante pour ce type de drame sur Paramount+ et autres plateformes.
Malgré la saison 2 décevante aux yeux de certains, il faut noter que Tulsa King ne baisse pas les bras et que les négociations sont déjà avancées pour une troisième et une quatrième saison. Le potentiel de la série, porté par un Sylvester Stallone charismatique et un univers riche, semble bien réel.
Cependant, pour que l’avenir s’annonce brillant, la production devra impérativement répondre à des attentes complexes :
Surfant sur sa notoriété et l’engouement toujours palpable, Paramount+ semble décidé à réaffirmer Tulsa King comme une série majeure dans son catalogue de drames. La saison 2, bien qu’imparfaite, aura posé des bases et révélé aussi les pièges à éviter.