Michael Jackson, roi déchu de la pop : anatomie d’une mort controversée
Le 25 juin 2009, Michael Jackson s’éteignait à l’âge de 50 ans, terrassé par un arrêt cardiaque dans sa luxueuse villa de Holmby Hills à Los Angeles. Cette disparition soudaine, alors que le roi de la pop s’apprêtait à effectuer son grand retour sur scène avec la tournée « This is it », a provoqué un véritable séisme planétaire et déclenché une vague d’émotion sans précédent.
Treize ans après le drame, le décès de Michael Jackson soulève encore de nombreuses interrogations. Si l’autopsie a révélé une overdose de médicaments, administrés de manière inconsidérée par son médecin personnel Conrad Murray, de troublants secrets entourent les dernières heures du chanteur. Retour sur les zones d’ombre d’une mort qui a tous les contours d’un assassinat.
Le projet fou de Michael Jackson
En 2009, cela fait déjà plusieurs années que Michael Jackson est absent de la scène musicale. Après son acquittement retentissant dans une affaire de pédophilie en 2005, le roi déchu mène une existence solitaire et chaotique, entre usage de drogues et difficultés financières. Mais à 50 ans, la star entend prouver au monde entier qu’elle n’a rien perdu de son aura, en annonçant son retour avec le projet ambitieux d’une série de 50 concerts à Londres, intitulée « This is it ».
Un comeback risqué
Programmée du 13 juillet 2009 au 6 mars 2010 à l’O2 Arena, cette résidence baptisée « This is it » (« Le moment est venu », en français), doit marquer le retour tant attendu de Michael Jackson sur le devant de la scène. Le chanteur, qui n’a plus fait de tournée depuis 1997, projette de donner 50 spectacles dans la capitale britannique, un record absolu. Un pari risqué lorsque l’on connaît les démons intérieurs de l’artiste…
Des premiers concerts annoncés complets en quelques heures
Malgré les doutes, les 750 000 billets des premières dates se vendent comme des petits pains et affichent complets en seulement quelques heures. La planète entière ne parle plus que de ce comeback historique. Michael Jackson est plus motivé que jamais et se prépare consciencieusement en vue de cette résidence londonienne.
Mais le destin va malheureusement en décider autrement… Le 25 juin 2009, la star succombe à un arrêt cardiaque foudroyant, provoqué par une overdose médicamenteuse. La stupeur est totale, d’autant que Michael Jackson avait fière allure aux répétitions et semblait au mieux de sa forme. Qu’est-ce qui a bien pu mal tourner ? Qui est responsable de ce drame ?
Le récit de la journée fatidique
Pour comprendre ce qui s’est réellement passé ce 25 juin 2009, il faut revenir heure par heure sur les faits. Cette journée apparemment banale va virer au cauchemar et être fatale à Michael Jackson.
Mercredi 24 juin
- 18h30 : Michael Jackson arrive au Staples Center de Los Angeles pour répéter en vue des concerts londoniens.
- 21h00 : Le chanteur monte enfin sur scène, après s’être plaint de symptômes ORL. « Il avait l’air bien et avait une bonne énergie » selon un témoin.
- Après minuit : Fin des répétitions. Michael Jackson interprète « Thriller » et « Earth Song », qui restera la dernière chanson qu’il chantera en public.
Jeudi 25 juin : le jour fatidique
- Matinée : Michael Jackson ne sort pas de sa chambre du manoir de Carolwood Drive à Holmby Hills.
- Midi : Son médecin personnel, le Dr Conrad Murray, le découvre inanimé dans son lit. Il tente en vain de le ranimer pendant 10 minutes, avant d’appeler les secours avec 30 minutes de retard…
- 12h21 : Un appel au 911 signale un problème urgent au domicile de Michael Jackson
- 12h26 : Une ambulance arrive sur place. Le chanteur ne respire plus.
- 14h26 : Après une tentative de réanimation à l’hôpital, Michael Jackson est déclaré mort au UCLA Medical Center.
Les circonstances troublantes du décès
Au moment de sa mort, Michael Jackson résidait dans un immense manoir loué pour la somme faramineuse de 100 000 dollars par mois. Située dans le très huppé quartier d’Holmby Hills, la propriété de style néo-Tudor comptait 22 salles de bains et 7 chambres, dont une entièrement médicalisée pour les soins du chanteur…
Un médecin aux méthodes douteuses
C’est dans cette chambre transformée en unité de soins intensifs que le Dr Conrad Murray, médecin personnel de Michael Jackson, a retrouvé le chanteur inconscient dans son lit, en arrêt cardiaque. Engagé par la star pour l’accompagner lors de sa résidence londonienne, ce cardiologue controversé va mettre près de 30 minutes avant de prévenir les secours. Pire, il aurait effectué lui-même des gestes de réanimation et injecté des produits pour « maquiller » la scène avant l’arrivée de l’ambulance…
Un cocktail de médicaments létaux
Transporté au Ronald Reagan UCLA Medical Center, Michael Jackson est déclaré mort à 14h26 après une tentative de réanimation infructueuse. Les analyses toxicologiques mettent en évidence un deadly cocktail de médicaments : propofol, lorazepam et même de la lidocaïne, un puissant anesthésique utilisé par… les vétérinaires !
Selon l’autopsie confidentielle dévoilée par le Daily Mirror en 2020, le roi de la pop était aussi dans un état de grande maigreur extrême, pesant à peine 55 kilos pour 1m75. Son corps portait également des traces d’injections multiples et présentait des lésions pulmonaires.
Une mort qualifiée d’homicide
Devant ces éléments accablants, le médecin légiste qualifiera la mort de Michael Jackson « d’homicide ». Le Dr Murray sera reconnu coupable d’homicide involontaire et condamné à 4 ans de prison en 2011 pour avoir administré ces médicaments de manière inconsidérée.
Mais alors pourquoi Conrad Murray a-t-il agi aussi négligemment avec son patient ? Avait-il l’intention de nuire au chanteur ? Certains proches de Michael Jackson crient au meurtre…
Les théories du complot
Assez logiquement, l’entourage de Michael Jackson refuse de croire à la thèse officielle. La famille et les fans soupçonnent un assassinat maquillé en overdose accidentelle. Plusieurs théories émergent, accusant tour à tour le médecin, les producteurs, ou un proche de la star.
La thèse du meurtre pour l’argent
Dès 2010, Latoya Jackson, la sœur du chanteur, affirme publiquement que selon elle, Michael a été assassiné pour mettre la main sur son précieux catalogue de musique, estimé à 750 millions de dollars. D’autant que la star était criblée de dettes… Certains avancent même que les assurances auraient versé une coquette prime en cas de décès de Michael Jackson pendant les concerts.
Le mystérieux docteur Conrad Murray
Tous les soupçons se portent aussi naturellement sur le Dr Conrad Murray, qui a injecté le cocktail mortel à Michael Jackson. Sa négligence coupable suffit-elle à expliquer un tel drame ? Ou le médecin a-t-il agi sciemment ? Le cardiologue a en tout cas multiplié les mensonges et les incohérences sur les circonstances de la mort…
Le rôle trouble du producteur AEG Live
D’autres mettent en cause le promoteur AEG Live, qui avait organisé la résidence londonienne. La société est accusée d’avoir fait pression sur le Dr Murray pour qu’il fournisse les médicaments nécessaires à Michael Jackson afin d’assurer le spectacle coûte que coûte. Elle est aussi critiquée pour ne pas avoir fourni l’équipement médical adéquat, malgré la santé fragile de Michael Jackson.
Autopsie d’une idole planétaire
Idole adulée de plusieurs générations, Michael Jackson était une machine à cash qui rapportait pas moins de 80 millions de dollars par an grâce à son catalogue musical. Sa mort brutale à 50 ans laisse donc un immense vide affectif, mais pose aussi la question cruciale de l’héritage financier du roi de la pop.
Un succès posthume insolent
Car paradoxalement, le décès de Michael Jackson va propulser la gloire de son œuvre à des sommets inégalés. Rien qu’entre 2009 et 2010, les ventes mondiales de ses disques s’envolent à 35 millions d’exemplaires. Le alone rapporte près d’un milliard de dollars à ses ayant-droits sur cette période.
Un engouement planétaire symbolisé par les émouvants adieux populaires du Staples Center de Los Angeles et les plus de 1 milliard de téléspectateurs qui assistent aux obsèques.
Bataille autour de l’héritage
Reste la question de son patrimoine colossal, avec en ligne de mire le fabuleux catalogue Sony/ATV co-détenu par le chanteur. Dès le 1er juillet 2009, les avocats John Branca et John McClain sont désignés exécuteurs testamentaires, conformément aux dernières volontés de Michael Jackson signées en 2002.
Malgré les précautions prises par le chanteur, la suite s’avère très conflictuelle. Entre les dettes accumulées du vivant de la star (331 millions de dollars) et les droits reversés à ses héritiers (20% à sa mère Katherine et ses 3 enfants), l’héritage attise les convoitises…
Le clan Jackson écarté par Sony
En 2016, le groupe Sony rachète finalement pour 750 millions de dollars les parts de Michael Jackson dans le Sony/ATV, devenant seul propriétaire. Les ayant-droits du chanteur ne récupèrent « »que » » les droits sur ses enregistrements originaux et 10% des parts dans EMI Publishing.
De quoi frustrer les ambitions financières de la famille Jackson, qui s’estimait spoliée et entendait profiter de ce catalogue comme d’une poule aux œufs d’or. De nouveaux rebondissements judiciaires ne sont pas à exclure…