The Old Guard 3 : Netflix joue-t-il avec les nerfs des fans pour sa sortie ?

Juillet 2025. The Old Guard 2 débarque enfin sur Netflix après cinq années d’attente insoutenable. Le public retient son souffle, l’action explose, les lames tintent, le sang gicle. Puis arrive cette scène finale : Discord retient l’équipe prisonnière, Andy et Quynh s’apprêtent à lancer l’assaut… et l’écran devient noir. Pas de résolution. Pas de conclusion. Juste un immense point d’interrogation qui flotte au-dessus de millions de têtes. La frustration monte, les réseaux s’enflamment, et une seule question obsède désormais les fans : Netflix osera-t-il nous abandonner comme ça ?

Quand le silence de Netflix devient assourdissant

On pourrait croire que le succès immédiat d’un film garantit automatiquement sa suite. Erreur. Netflix ne fonctionne pas ainsi. Le géant du streaming observe, calcule, mesure chaque donnée avant de valider quoi que ce soit. Et pour l’instant, concernant The Old Guard 3, c’est le silence radio complet. Aucune annonce dans le calendrier de production. Aucune déclaration publique des responsables de la plateforme. Juste des rumeurs, des espoirs et quelques déclarations éparpillées des acteurs.

Charlize Theron elle-même a confié au Hollywood Reporter qu’il n’y avait aucune garantie pour la suite. Elle dit être reconnaissante que Netflix leur laisse une marge de manœuvre, mais avoue franchement qu’ils ne savent absolument pas à quoi ressemblerait ce troisième film. Cette incertitude plane comme une menace au-dessus du projet : va-t-il survivre aux algorithmes et aux décisions froides des studios ?

Pourtant, le deuxième volet a cartonné. Positionné en tête du classement mondial dès sa sortie, il a même relancé l’intérêt pour le premier film de 2020. Les chiffres sont là. Le public est là. Mais cela suffit-il ? Netflix a tué des projets porteurs pour moins que ça. La différence cette fois, c’est que l’équipe créative veut y croire.

Greg Rucka et la vision d’une trilogie

Depuis le début, le scénariste Greg Rucka avait une idée claire : raconter une histoire en trois actes. Dans une interview accordée à Looper en 2020, il expliquait qu’il existait une histoire complète à déployer sur trois films. Pas question de tirer sur la corde indéfiniment ou de multiplier les spin-offs creux. Non, l’arc narratif est pensé, structuré, complet. Il reste juste à convaincre Netflix de le financer.

Rucka a également scénarisé les comics originaux publiés chez Image Comics, dont le deuxième tome s’intitule Force Multiplied. Cette profondeur narrative existe donc déjà dans l’univers graphique. Les bases sont solides, les personnages fouillés, les enjeux posés. Ce n’est pas un projet qui part de zéro : c’est une suite logique et nécessaire à ce qui a été mis en place depuis 2020.

Pourtant, même Rucka reste prudent. Il sait que tout dépend du succès commercial. Dans l’industrie du streaming, les émotions ne comptent pas. Ce qui compte, ce sont les heures de visionnage, le taux de complétion, l’engagement sur les réseaux, la durée de présence dans le top 10. Et pour l’instant, les indicateurs sont bons. Reste à savoir combien de temps ils le resteront.

Victoria Mahoney passe la main

C’est l’une des nouvelles qui a surpris les fans : Victoria Mahoney, réalisatrice de The Old Guard 2, a confirmé qu’elle ne reviendrait pas pour un éventuel troisième opus. Dans une interview accordée à The Direct, elle a expliqué qu’elle n’était pas impliquée dans les discussions concernant une suite. Pire encore, elle a précisé être engagée sur d’autres projets pour les six ou sept prochaines années.

Mahoney avait pris la relève de Gina Prince-Bythewood, réalisatrice du premier film. Ce passage de témoin s’était fait sans accroc majeur, même si les deux films affichent des tonalités légèrement différentes. Mais là, c’est un nouveau départ qui s’annonce. Netflix devra recruter une troisième vision pour boucler la saga. Un risque ou une opportunité ? Difficile à dire. Ce qui est certain, c’est que cette instabilité en coulisse pourrait ralentir ou même freiner la production.

Cette rotation des réalisateurs pose une question cruciale : qui aura le talent et la sensibilité pour clore dignement cette trilogie ? Quelqu’un capable de gérer des chorégraphies de combat complexes, des enjeux émotionnels lourds, et un univers mythologique qui commence à se densifier. Le choix de ce ou cette cinéaste sera déterminant pour l’avenir du projet.

Un casting sous pression

Si The Old Guard 3 voit le jour, il faudra réunir à nouveau tout le casting. Charlize Theron en tête, bien sûr, mais aussi Uma Thurman, Veronica Ngo, Marwan Kenzari, Luca Marinelli, KiKi Layne et Henry Golding. Le problème ? Tous ces acteurs ont des agendas chargés. Theron développe notamment Atomic Blonde 2 et un projet pour Apple TV+ avec Daniel Craig. Thurman, elle, jongle entre cinéma et télévision après son retour fracassant dans l’action.

Lors d’une interview avec Decider, Henry Golding a d’ailleurs lancé une boutade révélatrice : “On vieillit, alors si on veut encore être crédibles dans les scènes de combat, il faut se bouger !” Marwan Kenzari a renchéri en disant qu’ils espèrent tous retrouver le plateau le plus vite possible. Mais l’espoir ne suffit pas. Il faut que les plannings s’alignent, que les contrats se signent, et surtout, que Netflix donne son accord.

Cette pression temporelle est réelle. Plus le temps passe, plus il devient compliqué de justifier des personnages immortels incarnés par des acteurs qui, eux, vieillissent. La fenêtre de crédibilité se referme doucement. C’est maintenant ou jamais.

Ce que pourrait raconter ce troisième volet

Le final de The Old Guard 2 a posé des bases narratives explosives. Discord, l’immortelle originelle jouée par Uma Thurman, détient désormais l’équipe en otage. Elle a perdu son immortalité mais refuse de disparaître. Andy, elle, l’a retrouvée grâce au sacrifice de Booker, poignardé par Nile dans une scène choc. Quynh, son ancienne amante, est de retour à ses côtés. Ensemble, elles s’apprêtent à lancer une mission de sauvetage qui n’a jamais commencé à l’écran.

Ce troisième film s’annonce comme un affrontement final. Une guerre entre immortels au sommet de leur puissance. Discord représente une menace idéologique autant que physique : elle ne croit plus en l’humanité, contrairement à Andy qui continue de se battre pour elle. Ce choc de visions pourrait donner lieu à des scènes d’une intensité rare, où la violence physique se double d’une violence philosophique.

Henry Golding, qui incarne Tuah, a évoqué le pouvoir terrifiant que possèdent Andy et Quynh ensemble. Leur alliance pourrait redistribuer les cartes du pouvoir immortel. Mais il reste une inconnue majeure : Nile. Capable de transmettre ou de retirer l’immortalité par le sang, elle détient un pouvoir unique. Ce don pourrait être la clé du dénouement, ou son piège mortel.

Entre 2027 et 2029 : l’horizon flou

Si Netflix donne son feu vert rapidement, une sortie pourrait être envisagée fin 2026 ou début 2027. Mais c’est optimiste. Très optimiste. Le premier intervalle entre les deux films a duré cinq ans. Certes, il y a eu la pandémie, la grève des scénaristes, et divers retards de production. Mais même en conditions idéales, un tel projet demande du temps. Pré-production, casting, tournage, post-production, effets visuels : tout cela prend des années.

La journaliste Shazmeen Navrange, spécialiste des productions Netflix pour SuperHeroHype, estime qu’il faudrait attendre encore trois à quatre ans avant de voir le film. Ce qui nous mène entre 2028 et 2029. Une éternité pour les fans. Une durée raisonnable pour les studios. Mais une fenêtre qui pourrait se refermer si les indicateurs d’audience du deuxième opus faiblissent dans les mois à venir.

Car Netflix ne regarde pas seulement le buzz de sortie. La plateforme analyse la durée de présence dans le top 10, le taux de visionnage complet, les pics de recherche, les mentions sur les réseaux sociaux. Si The Old Guard 2 disparaît trop vite des radars, le troisième volet pourrait être enterré avant même d’être annoncé.

Pourquoi ce silence inquiète

Netflix a un historique compliqué avec les trilogies. La plateforme a déjà annulé des projets pourtant bien lancés, malgré un public engagé. The OA, Sense8, Santa Clarita Diet : autant de séries abandonnées en plein vol. Même des films d’action populaires comme Bright n’ont jamais eu droit à leur suite promise. Alors oui, les fans de The Old Guard ont de quoi s’inquiéter.

Le modèle économique de Netflix repose sur un renouvellement constant. Nouveaux contenus, nouvelles franchises, nouveaux visages. Investir dans une trilogie signifie mobiliser des budgets lourds sur plusieurs années, sans garantie de retour exponentiel. C’est un pari. Et Netflix n’aime pas parier.

Pourtant, cette fois, il y a des arguments solides. Une base narrative éprouvée. Un casting bankable. Un public international fidèle. Une réalisatrice du premier film oscarisée. Un scénariste reconnu dans le monde des comics. Et surtout, une fin ouverte assumée qui appelle naturellement une conclusion. Abandonner maintenant reviendrait à trahir cette architecture narrative.

Ce que disent les chiffres

Sorti le 2 juillet 2025, The Old Guard 2 a immédiatement grimpé en tête du classement mondial Netflix. Pas seulement en tête dans un ou deux pays : partout. Cet engouement a même provoqué un effet rebond sur le premier film, qui a refait surface dans les tops nationaux. Ce phénomène de double visionnage est un indicateur fort pour la plateforme : il y a une réelle communauté de fans, pas juste un public de passage.

Les performances de streaming dans les premières semaines sont cruciales. Mais ce qui compte vraiment, c’est la longévité. Un film peut exploser au lancement puis s’effondrer rapidement. Netflix le sait. C’est pourquoi les décisions concernant les suites se prennent souvent plusieurs mois après la sortie, une fois que toutes les données sont stabilisées.

Pour l’instant, les indicateurs sont au vert. Mais il faudra attendre l’automne 2025 pour savoir si ce succès se confirme dans la durée. Si les chiffres tiennent, Netflix n’aura plus vraiment d’excuse pour ne pas valider le projet. Sauf mauvaise volonté. Ou calculs opaques de rentabilité.

L’équipe créative reste mobilisée

Malgré l’incertitude, une chose est sûre : l’équipe veut y aller. Greg Rucka a déjà écrit le deuxième tome des comics, Force Multiplied, et dispose d’un matériau solide pour un troisième film. Charlize Theron, bien qu’occupée, a exprimé son attachement au personnage d’Andy. Henry Golding et Marwan Kenzari ont déclaré être prêts à revenir dès que possible. Uma Thurman, elle, a salué la profondeur émotionnelle de Discord et semble ouverte à poursuivre l’aventure.

Cette mobilisation collective pèse lourd. Dans l’industrie, quand les créateurs poussent pour une suite, cela peut faire la différence. Mais cela ne suffit pas toujours. Il faut aussi que les studios y croient. Et pour l’instant, Netflix se tait.

Le casting, lui, commence à ressentir la pression du temps. Les cascades, les chorégraphies, les entraînements physiques : tout cela demande une condition optimale. Plus les années passent, plus cela devient compliqué. Marwan Kenzari l’a dit avec humour, mais il y a une part de vérité : “Si on veut encore être crédibles, il faut se bouger.”

Une mythologie encore à explorer

L’un des atouts majeurs de The Old Guard, c’est sa mythologie riche. Contrairement à d’autres films d’action, il ne s’agit pas seulement de guerriers immortels qui se battent pour le plaisir. Il y a une histoire ancienne, des mystères non résolus, des liens entre les personnages qui remontent à des siècles. Discord n’est pas juste une méchante : elle représente une vision du monde, une histoire oubliée, une douleur millénaire.

Greg Rucka a construit cet univers avec soin dans les comics. Chaque personnage a une profondeur, un passé, des blessures. Andy n’est pas la première immortelle, contrairement à ce qu’elle croyait. Discord l’était avant elle. Cela ouvre des perspectives narratives vertigineuses : combien d’autres immortels existent encore ? Qui décide de leur apparition ? Pourquoi certains perdent-ils leur pouvoir ?

Ces questions méritent des réponses. Et un troisième film serait l’occasion parfaite de les apporter. Laisser cette mythologie inachevée serait un gâchis monumental.