Enseignement supérieur : La France perd son attrait auprès des étudiants internationaux au profit des nations anglophones

La France, autrefois au cœur du rêve éducatif international, voit son attrait pour les étudiants internationaux en France décliner. Un rapport récent de la Cour des comptes dévoile que notre pays, qui se classait deuxième mondialement en matière d’enseignement supérieur en 1980, a chuté à la septième position en 2022, devancé par des destinations comme les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Australie, et même l’Allemagne.

Les raisons de ce déclin sont multiples, mais le retard dans les procédures d’admission, de visa et d’accueil est mis en avant. Alors que beaucoup d’étudiants s’orientent vers des universités anglophones dans des pays qui semblent plus accueillants, la France peine à maintenir sa réputation des écoles françaises et de son enseignement supérieur en France.

Les enjeux de l’attractivité des universités françaises

Les programmes en anglais en France ne parviennent pas à séduire autant que leurs homologues canadiens ou allemands. Les étudiants anglophones se dirigent vers des pays où ils se sentent mieux reçus et où les démarches administratives sont simplifiées. Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes, souligne l’importance d’agir rapidement pour rectifier cette tendance.

Les difficultés d’admission et d’accueil

Les délais pour obtenir un visa et les exigences administratives trop complexes sont autant de freins à l’attractivité. Il est crucial d’améliorer la qualité de l’accueil, notamment en matière de logement et de procédure d’inscription. Les expériences vécues par les étudiants internationaux pourraient bénéficier d’une révision en profondeur pour rendre le processus plus fluide.

Redynamiser le système de bourses

La Cour des comptes préconise une révision du système de bourses, actuellement peu attractif comparé à d’autres pays. En reconfigurant les ressources financières, la France aurait la possibilité d’offrir davantage de bourses d’excellence, facilitant ainsi l’accès aux études à l’étranger. Une association plus étroite entre les ministères concernés pourrait également permettre de mieux cibler les profils recherchés par l’économie et la recherche.

Impact sur la recherche et la mobilité étudiante

Il est vital de rappeler que 36% des doctorants en France viennent de l’étranger, ce qui démontre la nécessité d’une mobilité étudiante renforcée. Sans ces étudiants, la recherche française pourrait se retrouver affaiblie. Des ajustements stratégiques dans l’accueil et le soutien aux chercheurs étrangers pourraient renforcer la place de la France dans le paysage éducatif international.

Vers une réinvention de l’enseignement supérieur

Pour redresser cette situation, plusieurs axes sont à explorer. La nécessité de moderniser les marques d’écoles supérieures et de renforcer la coopération internationale est pressante. La France doit se positionner comme un acteur majeur non seulement sur le marché, mais aussi au sein d’un écosystème éducatif en perpétuelle évolution. Des décisions clés doivent être prises pour assurer que le pays parvienne à attirer et retenir les meilleurs talents.

Les programmes en anglais en Europe

Dans le cadre de la mobilité étudiante, il est essentiel de valoriser aussi les études en anglais en Europe. Bon nombre d’étudiants pourraient être attirés par l’option d’étudier dans un cadre francophone tout en bénéficiant d’une formation en anglais. Cela pourrait permettre à la France de renouer avec son image de destination éducative de choix.

Les défis sont là, mais les solutions aussi. En donnant la priorité aux besoins réels des étudiants internationaux et en plaçant les attentes au cœur de la réflexion, la France a toutes les cartes en main pour redresser sa position sur le marché éducatif mondial.