
Le réarmement français est devenu un sujet de préoccupation majeur face aux nouvelles menaces. Avec le changement d’orientation de l’administration Trump vis-à-vis de l’Otan, la France se doit de redéfinir sa stratégie de défense. Le montant colossal du budget de la défense française, dépassant les 50 milliards d’euros, soulève des questions sur la viabilité d’un tel montant, alors que le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, appelle déjà à atteindre 100 milliards d’euros par an pour répondre aux besoins. Ce défi financier est d’autant plus complexe dans un contexte budgétaire tendu. Sans augmenter les impôts, le gouvernement explore plusieurs pistes pour mobiliser des fonds privés, y compris les investissements dans l’aviation de chasse et les sous-marins nucléaires.
Actuellement, le budget de l’armée en France s’élève à plus de 2% du PIB, une situation qui pourrait évoluer si le seuil de 5% était envisagé. Toutefois, atteindre cette cible pourrait nécessiter d’atteindre un budget de 140-150 milliards d’euros, une somme jugée déraisonnable par le ministre. La nécessité d’un financement de la défense plus robuste est donc impérative.

Le ministre de l’Économie, Éric Lombard, propose de faire appel aux investisseurs, compagnies d’assurances et banques, traditionnellement prudents envers des investissements dans l’industrie de défense. Afin de convaincre ces acteurs, une rencontre est prévue le 20 mars, où des solutions comme l’orientation de l’épargne des Français vers le financement militaire seront discutées.
Pour stimuler le financement, la création d’un livret spécifique défense est en débat. L’idée consisterait à diriger une portion des fonds du livret A, généralement consacrés au logement social, vers des entreprises du secteur de la défense. Cette initiative pourrait apporter un soutien crucial aux acteurs tels que Thales Group et Dassault Aviation, tout en facilitant le financement de petites et moyennes entreprises qui ont du mal à accéder aux crédits.
Actuellement, le fonds “défense” proposé par la Banque publique d’investissement finance seulement 300 millions d’euros. Pour véritablement soutenir le secteur, il est essentiel d’augmenter ce montant, voire d’établir de nouveaux fonds dédiés. Les sous-traitants, environ 2000, peinent à obtenir des ressources suffisantes, rendant vitale cette augmentation.
Le débat sur l’augmentation des impôts semble être évité pour l’instant, malgré la nécessité d’un effort financier accru. Le gouvernement souhaite préserver le modèle social actuel sans réduire les prestations sociales. Néanmoins, les discussions concernant les retraites, qui sont liés à ces enjeux financiers, pourraient être impactées par cette situation. Une nécessité de travailler davantage, notamment pour les plus riches, pourrait émerger comme un sujet clé dans les mois à venir.
Alors que le débat sur le financement de la défense est en pleine effervescence, les choix à faire s’annoncent donc critiques. La tension croissante sur la scène internationale oblige la France à réévaluer ses priorités dans un contexte déjà délicat d’un point de vue économique.
| Secteur | Budget actuel (en milliards €) | Budget proposé (en milliards €) |
|---|---|---|
| Armée | 50 | 100 |
| Industrie de défense | 0.3 (actuel) | A augmenter |