Retrait Progressif : La France amorce la restitution de certaines de ses bases militaires au Sénégal

Le 7 mars 2025, la France a commencé à transférer certaines de ses installations militaires au Sénégal, marquant ainsi le début d’un retrait progressif de son armée présente dans le pays depuis 1960. Ce transfert comprend les quartiers Maréchal et Saint-Exupéry, comme l’a annoncé l’ambassade de France à Dakar. D’autres bases seront restituées selon un calendrier encore à finaliser, témoignant ainsi de l’évolution des relations franco-sénégalaises dans un contexte de décolonisation et de réajustement des coopérations militaires.

Cette décision s’inscrit dans un cadre plus large où la France s’engage à réduire sa présence militaire en Afrique, tout en prenant en compte les intérêts locaux et la nécessité de maintenir une certaine coopération militaire. Une commission conjointe a été créée pour organiser ce processus, cherchant à établir un cadre clair pour les mouvements de troupes et le transfert des bases militaires. Cela reflète les sentiments croissants en faveur d’un retrait de l’influence historique française, renforcé par l’élection du président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, qui a promis d’éradiquer toute présence militaire étrangère d’ici 2025.

Le transfert d’installations : enjeux et étapes

Le premier transfert des installations a eu lieu en présence de l’ambassadrice de France et du commandant des Éléments français au Sénégal. Les travaux de restitution des bases militaires doivent se faire de manière conjointe, afin d’assurer une transition en douceur pour l’ensemble des personnels impliqués. Au sein de ces bases, près de 162 employés sénégalais sont directement affectés, sans compter les sous-traitants qui travaillent sur le site.

Préoccupations pour l’emploi local

Un des grands défis qui se dessine avec cette transition est le sort des employés sénégalais des bases militaires françaises. Les informations indiquent que le licenciement de tout le personnel employé directement par les forces françaises est prévu pour juillet 2025. Afin de répondre à ces préoccupations, un forum des métiers a été organisé pour aider à la reconversion des anciens employés vers des entreprises locales, soulignant une volonté de la France de soutenir le tissu économique sénégalais.

Une nouvelle ère dans la coopération militaire

À travers cette transition, la France et le Sénégal semblent vouloir redéfinir les contours de leur coopération militaire. L’existence d’une commission conjointe vise à établir des relations mutuellement bénéfiques, où le soutien et le respect de la souveraineté sénégalaise sont prioritaires. Ce retrait progressif soulève également des questions sur l’avenir de la défense française dans la région et sur la manière dont les deux pays pourront collaborer dans un cadre plus équilibré.

Les enjeux de la décolonisation

Cette évolution dans les relations franco-sénégalaises met en lumière la nécessité d’une décolonisation effective des relations militaires et politiques. Il est crucial de porter un regard critique sur l’héritage colonial qui a perduré et sur les mécanismes nécessaires pour construire un partenariat basé sur le respect mutuel et l’indépendance.