
En France, le nom de famille est considéré comme immuable depuis un décret de Napoléon datant de 1803. Cependant, il est possible de le modifier dans certains cas exceptionnels. Nous allons voir dans cet article exhaustif les différentes procédures existantes pour changer de nom de famille.
On distingue deux types de motifs pouvant justifier une demande de changement de nom de famille :

Le changement de nom peut être demandé si le nom actuel est jugé :
Des motifs d’ordre affectif peuvent aussi, dans des circonstances exceptionnelles, justifier un changement de nom pour motif légitime, mais ils ont peu de chances d’aboutir.
Le changement de nom peut également être envisagé pour :
Il existe deux procédures pour changer de nom de famille :

Instaurée par la loi du 2 mars 2022, cette procédure permet de changer son nom pour l’attribuer à l’un de ses parents. Concrètement, on peut ajouter à son nom le nom de son père ou de sa mère qui ne nous a pas été transmis à la naissance. Cette procédure simplifiée est limitée à une seule utilisation dans la vie.
Avantages :
Cette procédure simplifiée ne peut pas être utilisée pour un enfant mineur. Pour cela, il faut utiliser la procédure de droit commun.
Appelée aussi procédure de droit commun, elle permet de demander un changement de nom pour un motif légitime auprès du ministère de la Justice.
Inconvénients :
Cette procédure doit être utilisée si :

Tout majeur de nationalité française peut faire une demande de changement de nom pour lui-même. Si la demande concerne plusieurs majeurs (frères et soeurs par exemple), chaque personne doit faire une demande individuelle avec son propre dossier.
La demande de changement de nom d’un enfant mineur doit être faite par :
Si l’enfant a plus de 13 ans, son consentement écrit est obligatoire.
Voici les 8 grandes étapes de la procédure par décret pour changer de nom de famille pour un majeur ou un mineur :

La première étape est de faire publier au Journal Officiel (JO) une annonce de changement de nom. Cette démarche se fait en ligne en remplissant un formulaire. La publication est gratuite.
Une seconde publication de l’annonce doit être faite dans un journal d’annonces légales (JAL) du département de résidence du demandeur. Cette publication est payante.
Le demandeur doit ensuite constituer un dossier contenant plusieurs documents, dont :
Une fois complet, le dossier doit être envoyé par courrier au ministère de la Justice à Paris. Cette étape clôture la phase administrative conduite par le demandeur.
Le ministère de la Justice reçoit le dossier et l’instruit. L’administration analyse la demande, vérifie que le dossier est complet et peut ordonner une enquête approfondie. La décision finale revient au garde des Sceaux, ministre de la Justice. L’instruction peut prendre plusieurs mois, parfois même quelques années.
Si la demande aboutit, le changement de nom est entériné par la publication d’un décret de changement de nom au Journal Officiel à l’initiative du Premier ministre et du garde des Sceaux. Le demandeur reçoit alors par courrier une copie de ce décret autorisant le changement de nom.
Si la demande échoue et que le changement de nom est refusé, le demandeur en est informé par courrier avec le motif de refus. Il est alors possible de contester cette décision de refus devant le tribunal administratif de Paris.
Une fois le décret publié et le nom officiellement modifié, la dernière étape consiste à faire mettre à jour tous ses papiers d’identité (carte d’identité, passeport…) pour acter le changement de nom de famille sur les documents officiels.

Lorsqu’une personne change de nom de famille, cela a automatiquement des conséquences sur le nom de ses enfants mineurs:
Il est possible pour un enfant devenu majeur dont le nom a été modifié pendant sa minorité de faire une demande de changement de nom par la suite via la procédure simplifiée.
Un Français possédant une autre nationalité peut demander à modifier son nom de famille à l’état civil français pour qu’il soit identique au nom utilisé dans le pays étranger dont il est aussi ressortissant. Mais encore faut-il que la législation de ce pays autorise les changements de nom.
Les ressortissants étrangers résidant en France peuvent eux-aussi entamer une procédure de changement de nom sous réserve de réciprocité entre la France et leur pays d’origine.
Enfin, les réfugiés, apatrides et bénéficiaires de la protection subsidiaire ont aussi la possibilité de demander un changement de nom de famille en France en utilisant le certificat tenant lieu d’acte de naissance délivré par l’OFPRA.
La procédure de changement de nom de famille étant une procédure publique (publications légales…), n’importe quel tiers peut s’opposer au changement de nom tant que le décret n’a pas été formellement publié.
Pour s’y opposer, le tiers doit envoyer un courrier au garde des Sceaux pour exposer les raisons objectives de son opposition (par exemple la protection de son propre nom).
Si l’opposition intervient après la publication du décret entérinant le changement de nom, le tiers mécontent doit saisir le Conseil d’État dans un délai de 2 mois.