Alien Earth épisode 3 : ma critique de l’épisode Metamorphosis

Vous aviez adoré les deux premiers épisodes d’Alien: Earth ? Vous pensiez que Noah Hawley tenait enfin la série qui allait transcender la franchise ? L’épisode 3 baptisé “Metamorphosis” vient brutalement tempérer vos espoirs. Entre une séquence d’action bancale, une héroïne surpuissante qui défie toute logique et des questions existentielles qui s’accumulent sans réponse, ce troisième chapitre diffusé le 19 août 2025 oscille dangereusement entre l’ambition démesurée et le ridicule assumé.

⚡ L’essentiel en 30 secondes

L’épisode reprend sur le cliffhanger du 2 : Wendy plonge pour sauver Joe des griffes d’un xénomorphe. S’ensuit une bagarre décevante où notre héroïne hybride décapite la créature à mains nues, brisant toute crédibilité. Pendant ce temps, la corporation Prodigy récupère les spécimens aliens et Boy Kavalier lance ses expériences morbides. Le ton change, la série hésite, et nous aussi.

Un combat qui trahit l’ADN de la franchise

La scène d’ouverture aurait dû être le moment le plus intense de la saison. Wendy retrouve son frère Joe attaché dans un conteneur maritime, piégé par le xénomorphe. L’alien approche, son double mâchoire prête à percer le crâne de Joe. Mais voilà : au lieu de nous offrir la tension insoutenable qui fait l’essence d’Alien, Noah Hawley nous sert une chorégraphie d’action générique où Wendy, armée de son katana magnétique sorti de nulle part, terrasse seule une créature réputée invincible. Le xénomorphe recule même devant elle, comme s’il la craignait. Puis il l’attaque. Puis il se fait trancher la tête. Logique ? Zéro.

Cette incohérence comportementale du monstre pulvérise des décennies de mythologie. Les xénomorphes sont des prédateurs parfaits, pas des figurants maladroits. Quand Wendy émerge victorieuse, couverte d’acide mais indemne, avec la tête du monstre arrachée à ses pieds, on ne ressent ni admiration ni soulagement. Juste de la perplexité. Sydney Chandler fait ce qu’elle peut, mais son personnage devient une Mary Sue cybernétique invulnérable, ce qui anéantit tout suspense pour la suite.

Les expériences interdites de Boy Kavalier

Pendant que Wendy et Joe sont évacués inconscients, l’intrigue bascule vers les véritables enjeux. Boy Kavalier, le PDG mégalomane de Prodigy, récupère tous les spécimens du vaisseau Maginot : œufs, facehugger, cadavre de xénomorphe. Dans une séquence glaçante, le scientifique Kirsh extrait un bébé xénomorphe vivant d’un facehugger et l’implante dans le poumon de Joe, préalablement prélevé. L’objectif ? Créer des hybrides humains-aliens contrôlables, la quête ultime de l’immortalité que la série pose comme fil rouge depuis le pilote.

Cette révélation fonctionne mieux que le combat initial. Le visage de Kirsh oscille entre fascination scientifique et répulsion morale, tandis que Wendy, spectatrice impuissante derrière la vitre du laboratoire, entend les œufs. Ces sons étranges qu’elle seule perçoit suggèrent une connexion télépathique avec les aliens, un twist intrigant qui ouvre des perspectives narratives. Mais à quel prix ? La série multiplie les mystères sans jamais prendre le temps de nous laisser respirer.

Les personnages secondaires qui sauvent l’épisode

Heureusement, Morrow le cyborg (Babou Ceesay) apporte l’intensité qui manque ailleurs. Sa confrontation avec les Lost Boys, notamment Smee et Slightly, deux jeunes hybrides terrifiés, révèle sa nature dangereuse. Une lame jaillit de son bras, ses yeux expriment une folie contenue, et soudain il devient le personnage le plus captivant de l’écran. Morrow incarne ce que la série devrait être : imprévisible, menaçant, profondément perturbant. Quand il saute du Maginot pour échapper à Yutani, on comprend qu’il jouera un rôle majeur dans les épisodes à venir.

Le lieutenant Kirsh mérite aussi qu’on s’y attarde. Coincé entre ses convictions scientifiques et les ordres immoraux de Kavalier, il devient le baromètre éthique de la série. Quand il repousse brutalement son patron trop proche du spécimen dangereux, on sent la tension monter. Ce type de nuance fait cruellement défaut à Wendy, dont l’arc narratif reste trop linéaire.

Un épisode de transition qui s’éternise

Ce qui fonctionne Ce qui échoue
L’intrigue corporatiste et les expériences de Kavalier La scène d’action initiale bancale et peu crédible
Les personnages de Morrow et Kirsh, nuancés et intrigants Wendy trop puissante, aucun danger ressenti
La connexion mystérieuse de Wendy avec les aliens Le comportement incohérent du xénomorphe
L’ambiance visuelle et les décors du Maginot Rythme inégal, trop de setup sans payoff

Comme l’ont relevé plusieurs critiques, cet épisode est le parfait exemple du chapitre transitionnel qui s’attarde trop longtemps sur le vaisseau écrasé. Noah Hawley boucle les fils narratifs du pilote, positionne ses pièces sur l’échiquier, mais oublie de nous donner des raisons immédiates de rester investis. L’impression générale ? On nous prépare à quelque chose de grandiose, mais on commence à se demander si la série tiendra ses promesses ou si elle s’effondrera sous le poids de ses propres ambitions.

Verdict subjectif : frustrant mais encore prometteur

L’épisode 3 d’Alien: Earth m’a laissé partagé. D’un côté, j’apprécie la complexité de l’univers que Hawley construit : les corporations qui se déchirent, les hybrides qui cherchent leur humanité, les cyborgs au bord de la folie. De l’autre, je ne peux ignorer cette scène d’action ratée qui trahit l’horreur claustrophobe de la franchise originale. Wendy qui décapite un xénomorphe comme on écrase un moustique ? Ça ne passe pas.

La série conserve néanmoins suffisamment d’atouts pour justifier qu’on continue. La performance de Sydney Chandler, malgré un personnage surpuissant, reste convaincante dans ses moments de vulnérabilité. Les questions soulevées sur la nature de la conscience, l’immortalité et le prix de la survie donnent de la profondeur. Et surtout, cette fin d’épisode, avec le bébé alien implanté dans le tissu humain et Metallica en fond sonore, promet un virage horrifique que j’attends avec impatience.

Note personnelle : 6,5/10. Un épisode nécessaire mais imparfait, qui teste notre patience tout en alimentant notre curiosité. Rendez-vous épisode 4 pour voir si Noah Hawley retrouve l’équilibre entre son ambition narrative et l’essence terrifiante d’Alien.

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